Stephan Eicher – “Homeless songs”

baware

Le merveilleux – et étonnant – retour de Stephan Eicher

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Après une parenthèse enchantée avec son Traktorkestar et une longue échappée belle avec ses machines – sublime tournée où il nous enchanta en reprenant ses plus grands titres et en les agrémentant d’un humour pince sans rire que l’on imaginait pas aussi efficace -, il était temps que Stephan Eicher revienne nous voir avec de nouvelles choses, avec ses titres aux couleurs chatoyantes et aux mots qui claquent au vent. Longtemps en délicatesse avec son ex-maison de disques, c’est dans un nouveau nid qu’il a pu se poser et laisser quelques œufs musicaux à notre intention. Regroupés sous le chapeau “Homeless songs”, ces petits poussins, au cœur gros comme ça, surprennent d’emblée par leur liberté, celle de ne respecter aucun format pré-établi ou habituel, se promenant dans les durées (de 43 secondes à plus de 6 minutes), les langues (français bien sûr, anglais ou suisse allemand) et les rythmes. Toujours épaulé par ses complice Phillipe Djian – qui fait d’ailleurs un étonnant et délicat caméo en ouverture du clip de “Si tu veux (que je chante)” -, et Martin Suter, Eicher se joue avec facétie de nos attentes, offrant ici une chanson d’une seule phrase (“Broken”) ou là une poésie brautiganienne de quelques mots et cinq minutes, nous parle d’amour, de vieillesse ou de solitude. Mélancolique, ce seizième album du suisse l’est assurément et pourtant, à aucun moment l’on ne se sent mal, à aucun instant on ne l’imagine aigri ou empreint de désespoir. Car derrière chaque mot, chaque phrase, chaque rime, se cache une formule, écrite par Djian ou l’invité surprise Christophe Miossec, qui prend le contre-pied et nous arrache un petit sourire. Patchwork surprenant, “Homeless songs” n’est pas l’album brouillon qu’il semble être mais une élégante composition poétique et presque anachronique où l’artiste (les artistes) ne calcule(nt) rien, laissant l’inspiration et la talent dessiner une carte merveilleuse où chaque étape, chaque trajet, est variation de ce que peut et doit être la liberté. Et même si Stephan Eicher et ses amis ne peuvent s’empêcher de nos offrir un ou deux titres inoubliables et “tubesques”, l’ensemble des 14 titres compose un album rare, surprenant et, à ce titre, extraordinaire. Espérons donc que le suisse ne mette pas six autres longues années pour nous en offrir un nouveau !

 

 

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