Heymoonshaker

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Rencontre avec le duo sauvagement intense Heymoonshaker…

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Sur le papier, la simple idée de mettre sur une même scène un human beatbox et un guitariste/chanteur pour faire du blues rock était des plus séduisantes. Le passage au réel, pourtant, aurait pu s’avérer destructeur et hautement décevant. Fort heureusement, les deux anglais sauvagement sexys que sont Andy Balcon (chant & guitare) et Dave Crowe (beatbox) ne se sont pas loupés et, en se trouvant aussi parfaitement, ont trouvé l’alchimie parfaite, celle qui permet de tutoyer les étoiles et donner de beaux frissons de plaisir à ceux qui les écoutent, les voient. Nous ne pouvions donc pas rater leur passage en terres toulousaines, dans ce Bikini que l’on aime tant, pour essayer d’en savoir un peu plus sur eux et leur improbable mais ô combien efficace duo. Rendez-vous fut donc pris, en compagnie de nos amis de l’excellent site toulousain 2Lives, pour une rencontre avec ces deux musiciens incroyablement doués et enthousiasmants…

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Comment deux musiciens anglais se rencontrent-ils en Nouvelle-Zélande ?

Dave : C’est bizarre, hein ?… En jouant au minigolf, un 23 décembre !… Avec ma copine, on n’avait rien d’autre à faire alors on a décidé d’aller se faire un minigolf et on a trouvé Andy en train de jouer.

Et qu’est-ce qui vous a pousser à commencer à jouer ensemble ?

D : Ca a pris 3 ans pour se faire…. Quand on a commencé à jouer ensemble, ça sonnait vraiment bien. On a commencé par se produire dans la rue, exercice dont Andy n’était pas coutumier mais dont je lui avais fait une présentation de rêve. On a joué deux ou trois jours dans la rue et, après, on a décidé de voyager ensemble, le long de la côte Est de la Nouvelle-Zélande en direction de Christchurch, en essayant de trouver des concerts en chemin pour rentabiliser notre collaboration. A Christchurch, nous avons réussi à décrocher quelques résidences dans des bars pendant quelques mois. Ensuite, nous nous sommes chacun attelés à la raison pour laquelle nous avions quitté l’Angleterre.

A savoir ?

Dave : Pour moi, voyager à travers l’Asie, de l’Inde à l’Australie.

Andy : Et pour moi, faire du snowboard dans les montagnes de Nouvelle-Zélande.

D : Par la suite, j’ai décidé de m’installer en Suède, avec une petite idée derrière la tête, car je pensais, à tort, qu’Andy n’aurait pas d’argent en rentrant en Angleterre, qu’il serait obligé d’aller vivre chez ses parents, de prendre un job pourri et qu’il n’attendrait qu’une chose : que je lui achète un billet pour venir me rejoindre en Suède !… Il vivrait dans mon salon et on recommencerait à vivre comme en Nouvelle-Zélande.

Donc, vous vous êtes tellement bien entendu dès votre première rencontre que vous ne vous êtes jamais vraiment perdu de vue…

D : Je ne suis pas du genre à donner régulièrement des nouvelles mais, durant les deux ou trois ans où nous sommes restés séparés, Andy m’appelait tous les six mois et nous passions plusieurs heures au téléphone. Il est finalement venu s’installer en Suède mais il n’est resté qu’un mois dans mon appartement car ma petite amie lui avait interdit de ramener des filles à la maison !… Il a donc trouvé un appartement, monté son groupe et j’ai continué à jouer dans la rue. Mais avec son groupe, il n’arrivait à décrocher que des lieux de concerts pourris, dans le style pizzerias… De mon côté, je me faisais pas mal d’argent dans la rue et je ne voyais pas de raison de m’arrêter. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à avoir des propositions en provenance de France, après qu’une de nos vidéos soit devenue virale sur le net. On est donc venu en France, on a fait une tournée et on s’est dit : ça va marcher !… Même si ça ne marche nulle part ailleurs, ça va marcher en France !… Et ça a marché !… En six mois, nous avions un éditeur, un tourneur, un chauffeur pour nous emmener d’un concert à l’autre…

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Et pourquoi cela a-t-il fonctionné ici à votre avis ?

Dave : Parce que les Français savent reconnaître la bonne musique ! (rires)… Je ne sais pas vraiment pourquoi ça a marché et rien de ce que je pourrais répondre à cette question sonnerait modeste, donc… Je pense que ça vient du fait que les Français accèdent à une culture musicale très riche dès leur plus jeune âge et que ça les rend plus aptes à apprécier des styles de musique très diversifiés. J’ai eu une éducation musicale quasi nulle, tout comme Andy d’ailleurs, et ma capacité à écouter différents styles musicaux est assez médiocre. C’est pour ça que, quand on propose aux Français un mélange de Beatbox et de Blues, ça les intéresse alors que tu m’aurais parlé de ça il y a quelques années, je t’aurais regardé avec des grands yeux incrédules.

Andy : Je partage le point de vue de Dave, les Français sont ouverts à des musiques plus radicales, différentes et on a su créer une niche au croisement de plusieurs genres.

Oui, vous êtes unique comme groupe…

Dave : D’autres groupes s’y sont mis. On a découvert un autre groupe de Beatbox Blues à Bologne en Italie, un groupe de Beatbox folk en Angleterre… Et ça faisait du bien de les entendre… Un autre groupe avec une Beatbox humaine à la place de la batterie, c’est cool, les choses évoluent enfin !…

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Vous dégagez beaucoup de sensualité sur scène tous les deux, c’est quelque chose que vous travaillez ou c’est naturel ?

Andy : C’est assez naturel en fait. Dave a également eu un parcours de danseur, contemporain et ballet, et, de mon côté, comme j’ai commencé à chanter très tôt, ma voix est vraiment mon moyen d’expression naturel… Mais je pense que ce qui se dégage de nous sur scène est aussi lié au réel plaisir qu’on prend à jouer ensemble; c’est une telle opportunité de pouvoir faire ce qu’on aime qu’on en profite au maximum à chaque fois et qu’on se donne à fond.

Dave, sur scène, tu fais un joli discours sur la liberté d’être soi et le devoir de chacun d’y arriver, tu parles de ton expérience personnelle ?

Dave : Quand Andy et moi avons séparément quitté l’Angleterre, nous savions que ce serait la clé qui nous permettrait d’être heureux. C’est le genre d’expérience que vous ne pouvez pas vivre à moitié, vous partez à la rencontre de qui vous êtes sans concession et vous ne vous arrêtez pas avant d’avoir trouvé… Ca ne veut d’ailleurs pas forcément dire que vous devez partir découvrir le monde mais bien que vous ne devez jamais cesser de vous poser des questions sur vous-même et d’y répondre. Je me sens tellement plus heureux dix ans après avoir pris cette décision. Nous avons rencontré beaucoup de monde à travers l’aventure de Heymoonshaker et souvent ces personnes semblent engoncées dans leur vie. Or, parfois, il suffit juste d’un petit déclic pour sortir de cet enferrement… Le déclic, c’est quelque chose de tellement précieux : la rencontre avec quelqu’un qui te dit que tu n’as pas à avoir peur, que tout va bien se passer… Il n’en faut généralement pas plus pour changer une vie à jamais. C’est pour ça que je prends quelques minutes pendant le concert pour en parler, pour essayer de transmettre ce déclic. Je pense, sans aucune hésitation, que la musique qu’Andy et moi faisons fonctionne, que ce que nous créons ensemble est merveilleux mais je pense aussi que la vie que nous nous sommes créée est toute aussi merveilleuse et que les gens ne peuvent pas s’en rendre compte uniquement en nous voyant sur scène avec nos jolies lumières… Alors je prends quelques minutes pour dire aux gens qu’il faut qu’ils arrêtent d’avoir peur…

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Quels sont vos projets pour cette année ?

Continuer à tourner grâce à notre nouveau tourneur, A Gauche de la Lune, qui semble avoir des perspectives très optimistes pour nous. Nous avons beaucoup tourné à travers le monde ces dernières années mais nous sommes toujours passés trop vite d’un lieu à l’autre pour pouvoir entretenir les feux que nous y allumions. Du coup, avec notre nouveau tourneur, nous avons décidé de concentrer nos concerts sur certains pays comme la France, la Belgique et la Suisse. La Hollande aussi où on a de belles opportunités. On y a explosé après les deux dernières tournées : on a fait des télés, des matinales, des radios… Donc on va se concentrer sur cette stratégie pour cette année.

Et l’Angleterre ?

On s’y attaquera une fois qu’on aura fait notre trou dans tous ces pays. L’Angleterre est un pays difficile à conquérir en terme de musique et c’est plus facile d’y parvenir quand on sorti un hit dans un autre pays avant.

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Interview : Géraldine (B Aware) et Solenne Menuel (2Lives)
Photos itw et live : Yann Monesma (2Lives)
Soutien moral : Thierry (B Aware)

Retrouvez toutes les photos du live Heymoonshaker au Bikini… et toute l’actu musicale toulousaine sur www.2Lives.fr

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