Coffees & Cigarettes – « Le syndrome de Peter Pan »

Avec les mots de Coffees & Cigarettes retrouver son âme d’enfance et se perdre dans le Syndrôme de Peter Pan…

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Dans ce monde qui va trop vite, se trouble et nous bouscule plus que de raison, quelle est belle la tentation de se perdre dans un passé forcément magnifié, un monde de souvenirs où l’on se délecte des sons et des images de l’enfance, de ces madeleines de Proust qui nous entraînent, nous les enfants perdus élevés au goût du macadam, à la recherche du temps perdu, là où l’on se délectait des images crados, où l’on vibrait aux facéties du Club Dorothée, où les maximonstres nous terrifiaient, où chacun pouvait déclencher une guerre des boutons avant de crier le plus fort possible pour voir les princesses sortir sur leur balcon. Avec les guerriers de l’âge béni de l’insouciance, avant, bien avant que l’adulte ne prenne le pouvoir, se dire qu’il est doux, comme nous le dit délicatement Renaud Druel alias MC Jesse avec ses complices (Anna Swieton au violon, Lyllou Chevalier à l’alto et Quentin Gendrot au violoncelle) de Coffees & Cigarettes, de se perdre dans le labyrinthe de Pan et s’y laisser porter par les flots tumultueux des souvenirs joyeux et des pépites d’un monde qui, depuis longtemps, a disparu. Doucement, caressé par ce duo cordes/voix, laisser notre esprit vagabonder dans ses propres nostalgies, lui ouvrir la porte d’un « Syndrome de Peter Pan » délicieux et merveilleux, moment suspendu dans une vie qui trop souvent fonce sans prendre le temps de se poser, de regarder en arrière. Qu’il est doux ce petit temps délicat où les mots nous prennent par la main pour nous redonner sans en avoir l’air notre âme d’enfant !

 

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Lili Marleen – « Au nord »

Lili Marleen nous emmène au nord d’un continent fait d’illusions et de concepts creux…

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« Au nord », il y a les mots de Lili Marleen qui s’enroulent autour de nous telles de sublimes lianes poétiques, bousculant nos repères, nos habitudes, jouant les fils de l’air pour parler à nos âmes ensevelies sous des tombeaux de concepts plus ou moins foireux, appuyant sur ces blessures qui peu à peu s’accumulent dans notre société où l’espoir n’est qu’une vaine tentative de nous museler. Au nord, il y a une hypnotique mélodie qui rend les mots encore plus intenses, encore plus puissants, leur donne encore plus de sens, de profondeur. Au nord, quelques mots viennent battre en brèche les fantasmes de grande civilisation charriés par ceux à qui l’on a donné les clés de la maison et qui, jour après jour, nous prouvent que le pouvoir nous sépare et que l’imaginer partager est et demeurera une utopie à jamais impossible à atteindre. Au nord, comme au sud, à l’ouest et à l’est, les mots de Lili Marleen trace leur route en nous comme autant de balles dum-dum destinées à secouer nos consciences endormies et cela, alors même que le pouvoir en place musèle nos quotidiens pour mieux nous vendre ses illusions, ne peut être que salutaire pour peu que l’on sache ouvrir son esprit…

 

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Balbec – « L’érosion des sentiments »

Balbec nous balance un joli scud spoken word pour nous entretenir de l’érosion des sentiments…

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Nos identités remarquables sont celles qui nous font avancer plus vite, celles qui nous poussent irrésistiblement vers un ailleurs, géographique ou temporel, qui fait de nous l’une de ces petites particules élémentaires constituant le grand tout de notre monde éclaté, celles aussi qui parfois nous font préférer le désordre à la norme. Dans cet ensemble incertain, globalisé et mouvant, il y a ceux qui font le gros dos et traverse l’existence sans faire de vague, ceux qui rayent les parquets des pouvoirs de leurs dents acérées, puis il y a ceux qui, comme Balbec, se lèvent encore pour crier leur rage, leur désespoir, leur vision d’une société, d’une vie, d’un espoir, qui peu à peu sombre dans le nihilisme. Lorsqu’arrive « l’érosion des sentiments », lorsque le regard sur l’autre, les autres, puisque finalement on peut de l’intime dériver sans trop de mal vers l’universel, ne reste plus que l’envie de lâcher les mots comme on lâche des balles, sans modération, sans remords, juste pour embrasser le chaos et convoquer à la fête un bordel magnifique. Quelques riffs métalliques pour agrémenter la pulsion destructrice, une voix douce, cristalline, pour atténuer la douleur de la lucidité de mots jetés sans filtre mais avec virulence, à la face de nos aveuglements, et le tour est joué, la somme de toutes nos angoisses embarque la fleur au fusil sur ce vaisseau furieux, indomptable et totalement, irrémédiablement hors des modes. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’un tel déchainement fait un bien fou à nos petites consciences assoupies !

 

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