Comme une question lancinante qui, sans arrêt, revient et envahit notre esprit, sombre interrogation sur un amour qui arrive et qui s’en va, qui perd là où d’autres gagnent. Comme une page qui se tourne et efface toutes les larmes, tous les chagrins, laissant les âmes folles errer dans les limbes de la passion évanouie. Comme ces mots durs que nous susurre La Petite dans « Pas moi », délicate et sublime ballade à la recherche de l’amour perdu, triste constat décliné d’une voix douce, envoûtante, où l’on devine les corps qui s’évitent et se recherchent sans se retrouver, où l’on espère sans trop y croire que le moi se transforme en nous, où aucune lumière ne semble vouloir percer les sombres nuages accumulés au dessus des têtes pleines de nostalgie romantique. Quelques mots bleus ou gris, il n’en faut pas plus à La Petite pour nous plonger dans une sublime déprime amoureuse, introduction idéale et mélancolique d’un univers où la pop et les sonorités électro donnent de belles couleurs à la chanson française.