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Entrez donc dans le monde de Ryon !… N’ayez pas peur, ici tout est plus doux, tout est plus tendre, tout est surtout nettement plus conscient qu’ailleurs. Si les vibes y sont reggae c’est pour mieux vous porter, vous emmener, vous plonger dans un bain régénérateur. Nul besoin d’être forcément en immersion dans le genre car il suffit ici de se laisser embarquer par le chaud zéphyr d’une âme qui s’éveille, prend corps avec la nature et accepte de voguer au gré des vents du destin. Il y a deux ans, Ryon nous invitait à “Rêver”. Aujourd’hui, il fait souffler sur nous une tempête mélodique tour à tour envoûtante et ultra rythmée, douce et joyeuse. Au fil de chaque étape, stations émotionnelles aux couleurs changeantes, le groupe nous entraîne dans un univers qui jamais ne privilégie la forme sur le fond. En nous offrant de regarder vers le ciel pour mieux appréhender le présent dans notre douce France, voire bien au-delà tant le propos est universel, Cam et ses acolytes font bien plus que nous offrir quelques treize titres à l’efficacité reconnue, ils nous font le cadeau d’une musique qui invite autant au plaisir qu’à la réflexion, qui ouvre le cœur et l’esprit autant qu’elle donne envie de se trémousser, une musique sensible et consciente, qui a les deux pieds dans la réalité quotidienne mais sait si bien s’évader et s’envoler vers un ailleurs merveilleux. Rien, dans cet album, ne semble superficiel, fabriqué, tout, au contraire, respire la sincérité, l’envie de partage et de combat pour les bonnes causes. Et si Ryon œuvre sur une zone – le reggae dit engagé – que d’autres ici ou là défrichent également, il le fait en apportant un petit supplément d’âme, une touche personnelle qui donne du relief à l’ensemble, lui donne plus de force, plus de puissance, ce même lorsque le titre se fait plus méditatif.
En creusant ce sillon – légèrement – différent même s’il reste très roots old school, en mettant quelques miettes sur des horizons autres comme lorsque ses sonorités se teintent d’Afrique en compagnie de Lidiop ou du Kanazoé Orkestra, Ryon repousse les limites du genre et, de fait, permet à ceux qui, comme nous, ne sont pas des aficionados purs et durs du reggae, de s’immerger totalement dans sa musique et d’y prendre un énorme plaisir. Son premier opus lui a valu d’être nommé aux Victoires Reggae dans la catégorie “révélation de l’année”, il ne serait que justice que le second lui fasse grimper une marche de plus et le voit être couronné meilleur disque français de l’année… En tout cas, nous, on vote pour des deux mains !
