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Lorsque nous vient l’envie de partir sur les routes du grand sud américain, il est une bande-son qui immédiatement nous arrive en tête. Une guitare, souvent faite de bric et de broc, une casquette délavée qui semble être depuis toujours le prolongement naturel de sa tête, une longue barbe blanche qui raconte presque plus d’histoires que les mots qui sortent de la bouche qui la surplombe, le regard malicieux de celui qui a tracé la route et a qui on ne la fait pas, en quelques albums blues rock bien roots, bien chauds, Seasick Steve a su prendre une place de choix dans notre discothèque et, avec ses lives aussi simples qu’explosifs, dans nos cœurs. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’il lui suffit de se poser devant nous et de commencer à chanter pour que, d’un coup d’un seul, on se retrouve projeter dans une vie faite de vieux saloons et de bagarres d’ivrognes, de femmes sources autant de passions que de dépression, d’errances magnifiques sous un soleil de plomb. Chaque album qu’il nous envoie depuis une quinzaine d’années est un parfais résumé de ce mythe américain qu’ont si bien écrit Steinbeck, Hemingway, Brautigan ou Fante. Alors, quand déboule “Carny days”, délicieuse et douce ballade bluesy, immédiatement la magie opère à nouveau et l’on se plonge avec délectation dans ces images d’archives qui collent si bien avec ces jours d’un autre temps qui peuplent notre imaginaire lorsque l’on s’immerge dans cette voix aux accents de goudron. Et l’on se dit que si l’album à venir le 24 juillet prochain, “Peace and Love”, nous trimballe de la même façon, avec autant d’intensité et d’émotion, sur les routes du blues, du rock et de la folk, on risque fort de le voir tourner en boucle sur nos platines tout l’été !…
