TEN YEARS AFTER
Plus le temps passe, moins ils sont nombreux ces groupes et artistes qui ont construit la légende du rock en se produisant sur la scène du mythique – et dantesque – festival de Woodstock, posant, chacun à sa façon les bases de plusieurs décennies musicales extraordinaires ! Il convient donc de saluer comme il se doit la performance du Mediator d’avoir su attirer à Perpignan l’un de ces mythes, l’une des références absolues en matière de blues rock. En montant sur la scène du festival américain, en ce sublime et humide mois d’août 1969, Alvin Lee et ses camarades de Ten Years After ne se doutaient sûrement pas qu’ils allaient marquer de façon indélébile l’histoire de la musique. Par la grâce d’une performance inouïe, souvent répétée par la suite, sur le titre «I’m going home», Alvin Lee propulse alors le groupe tout en haut de l’affiche, le faisant accéder au statut rare de groupe phare pour toute une génération de fans et de musiciens. Et si, au fil du temps, des pauses plus ou moins longues et des départs plus ou moins embêtants, ses deux fondateurs Alvin Lee et Leo Lyons ayant jeté l’éponge respectivement en 2002 et 2014, le groupe a connu des hauts et des bas, jamais sa côte d’amour auprès du public n’a changé. Mieux même, en accueillant le guitariste chanteur Marcus Bonfanti, Chick Churchill et Ric Lee, les deux derniers membres fondateurs du T.Y.A, ont redonné au groupe ses couleurs d’origine, cette flamme qui avait un peu perdu de sa force ces dernières années. Véritable guitar-hero, chanteur hors pair à la voix puissante et envoûtante, Marcus Bonfanti ne cherche pas à renverser la table mais, en se coulant dans les pas de son prestigieux aîné, offre au fringant quinquagénaire qu’est le groupe une modernité presque inespérée.
Résultat, avec l’arrivée d’un bassiste, Colin Hodgkinson, capable par son jeu de faire sonner son instrument comme une guitare rythmique ou lead, Ten Years After n’est pas seulement une légende tout droit sortie d’un passé glorieux, c’est aussi un groupe capable d’enflammer n’importe quelle salle avec son blues rock échevelé, ses rythmes fous et merveilleux qui nous emportent vers les sommets. Avec «The name remains the same», son dernier album en date, et ses concerts tous plus majestueux les uns que les autres, Ten Years After prouve, de façon ô combien éclatante, que l’on peut être une légende de la musique et continuer à jouer avec bonheur, pour le plaisir de partager sa musique plus que pour remplir son compte en banque, pour continuer à faire briller de mille éclats la flamme originelle. Une belle leçon que certains devraient méditer !
MR BLACKSTONE
A la croisée des chemins qui mènent au firmament, Mr Blackstone a choisi de faire vibrer les cordes de sa guitare-slide pour mieux toucher les cœurs et envoûter les âmes. Vaudou magique où la folk se mêle au rock, où le blues prend des accents saturés, la musique que Mr Blackstone écrit et joue à l’instinct, impressionne par sa capacité à faire se rencontrer les bluesmen des années 20 et les icônes rock contemporaines, à créer un son qui intègre toutes ses influences sans jamais être dévoré par elles.
Et si, ici ou là, au gré des titres, on peut trouver quelques filiations avec Neil Young, Led Zeppelin, Ravi Shankar ou Ben Harper, il est totalement inutile de chercher à lui coller une étiquette sur le dos car le sentier musical emprunté par Mr Blackstone est à son image : unique, singulier, vibrant. De sa voix chaude, il nous enveloppe délicatement pour nous emmener à la découverte de son univers, un monde fait de textes poétiques – co-écrits avec l’auteur et interprète américaine Ilene Martinez et rythmés par la batterie du non moins talentueux Julien Barbagallo – qui se frottent aux guitares saturées et au lap-steel, se lovent dans les tourments du blues ou la chaleur sexy du rock.
En douceur, Mr Blackstone nous offre un condensé de blues et de rock, un moment volé à l’éternité qui nous envoie là où le soleil brille plus fort, là où les notes nous enflamment, là où les titres se font incandescents pour mieux remuer ce qu’il y a de viscéral en nous et nous font nous sentir, au final, un peu plus forts, un peu plus vivants.
SUNDAY BLUES
DIMANCHE 23 OCTOBRE /// 17h30
EL MEDIATOR – Avenue du Maréchal Leclerc – PERPIGNAN
20€>23€