Il fut un temps, pas si lointain que cela, où l’humour, même un peu gras, un peu bourrin, avait sa place dans le rock le plus musclé !… Si, si, on vous assure !… Avant que ne déboule les tenants d’un métal ultra sombre, les glam-rockers et autres pré-grunge pouvaient à loisir s’exprimer et balancer leurs riffs décomplexés sur des textes totalement décalés. Si les exemples furent nombreux dans les années 90, celui d’Ugly Kid Joe est symptomatique de cette époque bénie où l’on pouvait faire rimer hard-rock et humour. Directement issu de la vague grunge, les californiens ont ainsi rythmé nos douces années tendres à grands coups de titres malicieux, le plus célèbre d’entre eux étant l’indémodable et inégalable « Everything about you ». Icône de la génération Wayne’s World, la petite bande se la jouait alors décontractée, symbole d’une époque qui ne se prenait pas la tête et avait avant tout envie de s’amuser avec une musique capable de faire trembler les murs. Avec son métal tapageur, ses trois albums punchy (« America’s least wanted », « Menace to sobriety » et « Motel California »), Ugly Kid Joe se promenait alors autour du monde, remplissant les salles et retournant les plus grands festivals du genre avec leurs titres aussi parodiques que diablement efficaces… Mais, et c’est ainsi pour tout le monde, l’adolescence a toujours une fin et au milieu de la décennie 90, chacun des sales gosses pris son envol vers d’autres horizons, son chanteur Wilfried Crane s’échappant vers les groupes Life of Agon, Medication ou bien encore Another Animal, son batteur allant œuvrer chez les délicats Godsmack alors que son guitariste Dave Fortman se reconvertit dans la production (Evanescence, Simple Plan, Slikpnot ou Mudvayne). Quinze années de hiatus avant d’enfin les revoir bosser ensemble sur de nouveaux titres qui donneront d’abord « Stairway to hell », un EP fun mais un peu inégal et, cinq ans plus tard, le fort bel et fort groovy album « Uglier than they used ta be »… Album qu’ils viennent aujourd’hui défendre en Europe avec la foi des premiers jours, cette envie de bouffer du kilomètre pour remettre les pendules à l’heure, de dégoupiller grenade sonique après grenade sonique, jouant tous les grands classiques du groupe, de « Cats in the cradle » à « Neighbor » en passant par « Everything about you », « So damn cool », « Madman », « Mr Recordman », « Jesus rode a Harley »…, au milieu des nouveaux titres et de quelques reprises telles le très catchy « Free bird » des Lynyrd Skynyrd ou le casse-gueule « Ace of spades » de Motorhead. De quoi donner aux plus anciens – dont nous sommes – l’envie de ressortir les pantalons moulants et les tee-shirts bariolés pour aller achever leurs cervicales et aux plus jeunes, qui n’ont pas eu la chance (?) de connaître cette insouciante période, de se prendre une bonne petite rasade d’air frais et, qui sait, de comprendre enfin ce qui a pu rendre aussi folle la génération précédente !
Première partie : DALLAS FRESCA (heavy rock australien)
SAMEDI 29 OCTOBRE – 20h
PALOMA
250 Chemin de l’Aérodrome – NIMES
22€>26€