Lofofora – “Vanités”

baware

Avec “Vanités”, Lofofora remet les pendules à l’heure…

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Il y a quelques mois (déjà), Lofofora venait à notre rencontre dans le plus “simple appareil”, album acoustique déstabilisant et à notre goût un peu trop sage pour être totalement convaincant. Et si l’exercice de style avait quelques atouts pour plaire, c’est avec un léger sentiment de frustration que nous avions tourné la page de ce nouveau chapitre. En cette fin d’année, notre ami le petit papa Noël punk a pris un peu d’avance pour nous livrer une nouvelle galette de la petite bande emmenée par Reuno. Forcément, avant de la mettre dans le mange-disques, une question se fait jour, serait-ce un désastre annoncé par le précédent opus trop sage ?… Ou, a contrario, une petite bombe atomique comme sait si bien nous en offrir le groupe ?… Ouf, dès les premières notes de “Bonne guerre”, nous voici pleinement rassurés, Lofo n’a rien perdu de sa puissance, de cette rage qui sait si bien se faire le vecteur de mots qui claquent, de guitares qui rappent et grondent d’une colère tout sauf rentrée.  Ce “Vanités”-là ne cherche pas à nous caresser dans le sens du poil, loin de là, il trace sa route, imperturbable, enchaînant titre viscéral et morceau massif. En béton armé, les rythmiques sont de celles qui heurtent le corps pour mieux secouer l’âme, laissant béantes les plaies pour mieux laisser passer les riffs énervés d’une guitare rugueuse à souhait. Ne vous méprenez pas toutefois, si l’ensemble baigne dans une énergie oscillant entre punk-rock et métal, dans un son qui, pour parfaitement produit que soit l’album, sait se faire un peu gras, un peu stoner, ici ou là affleure des plages de calme apparent où la voix du frontman se fait plus nuancée, plus subtile. Mais tout ceci ne serait rien ou si peu s’il ne s’agissait que d’emballage. Lofofora, lui, ne peut se satisfaire du vide, de l’apparence, tout, toujours, doit être au service du message, du discours. Et là, une fois de plus, Reuno et ses complices savent appuyer sur nos douleurs quotidiennes, sur ces sujets qui fâchent et qu’il convient, donc, de prendre bille en tête. Politique, “Vanités” l’est dans le bon sens du terme, par ces mots sans modérateur qui disent des choses si simples et évidentes que la plupart des gens les oublient, grenades que l’on rêverait de mettre dans la bouche de tous ces abrutis qui pensent tout savoir et n’ont jamais appris à se servir de leur cerveau et de leur cœur, par ces thèmes avec qui l’on se fighte pour ne pas oublier que l’on vit ici et maintenant et qu’il est important de ne pas se taire devant l’immonde, devant la bêtise, devant la futilité. Face au désastre de nos sociétés aseptisées et autocentrées, qui crachent leurs venins sur les réseaux sociaux, les seigneurs du métal français frappent une nouvelle fois un grand coup avec cet album alliant fond et forme, alignant les morceaux de bravoure taillés pour la scène, uppercuts au son monstrueux destinés à nous faire craquer la nuque et aux mots à scander en chœur. Après la parenthèse “Simple appareil”, autant dire que l’on ne peut qu’être rassurés sur la forme générale du gang et sa capacité à nous faire bouger la pulpe du fond. Il ne reste plus qu’à aller partager tout ça avec eux sur scène…

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