Même si parfois le monde ne semble plus tourner à la même vitesse que nous, même si le pessimisme nous gagne et nous encourage à avoir des envies d’ailleurs, même notre spleen parfois transforme nos bateaux ivres en navires de complaisance, même si notre âme demande à notre vie de sortir de son monotonie automnale, il suffit parfois de faire un pas de côté, de franchir une ou deux lignes parallèles pour – enfin – voir la lumière, il suffit parfois de se laisser porter par une mélodie douce, une voix qui nous susurre des mots durs ou doux, jamais vains, une voix qui nous caresse et s’immisce en nous délicatement pour troubler notre conscience, une voix comme celle de Chloé Laum qui, avec son « Même si » issu de son EP « Lignes », nous touche et nous entraîne dans une désespérée ballade aérienne au cœur d’une ville peuplée de monstres invisibles et d’êtres souvent à la dérive. De mots en maux, Chloé Laum nous offre là un sublime morceau, sombre, délicat et paradoxalement lumineux. Suivons-là dans son errance, magnifique et touchante, au-delà des lignes…