Corps qui se touchent, se caressent, échines qui se tassent et peu à peu brisent les silences assourdis, douce errance rythmée par des baisers fougueux ou timides, film aux bandes rayées dont l’héroïne déraille et finit par se perdre, onirique danse solitaire à la conquête des lumières de la ville, l’invitation que nous lance Poppy Moukoukenoff avec « On s’abîme » est de celles que l’on accepte avec plaisir tant on sait qu’elle va nous emmener lascivement dans une ouate délicate. Voix cristalline qui nous enveloppe et nous murmure quelques failles universelles, mélodie aérienne qui porte des notes hypnotiques et des mots qui, parfois, se font durs, « On s’abîme » nous ouvre les portes d’un univers intimiste aux contours délicats, d’une transe pop qui tire le fil de nos vies déchirées. De quoi s’abîmer longuement et longtemps dans la contemplation admirative du merveilleux univers de Poppy Moukoukenoff !