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Guitare en Scène, les 4 premiers noms…

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Dans la ronde des festivals, on l’a déjà dit dans ces mêmes pages, il en est un pour lequel nous avons une tendresse particulière. Car cet auto-proclamé (et pour une fois à juste titre) plus petits des grands festivals a toujours été une expérience à part dans nos étés musicaux. D’abord parce que Guitare En Scène, puisque c’est de lui dont il s’agit, est un événement qui a su garder son âme, résister aux sirènes d’un marché où seuls les produits de l’année – souvent issus de la scène urbaine – sont jugés comme viables économiquement. Dans ce petit village gaulois paisiblement niché au cœur de la Haute-Savoie, à deux pas de la Suisse, on aime les sonorités qui font vibrer les tympans métalliques, on aime cette musique dite dépassée où les guitaristes, les musiciens en règle générale, ne se contentent pas de sampler trois accords. Ici, on a su se mettre des limites, rester dans cette jauge de 5000 personnes maximum qui permet à tout le monde de profiter à 100% des concerts, de vivre, dans une ambiance bon enfant, une expérience à nulle autre pareille. Surtout, de manière assez étonnante voire contre-intuitive, à Guitare En Scène, la taille réduite n’impose pas la modération des ambitions. Ainsi, au fil des années, on y a croisé Sting, Mark Knopfler, Scorpions, Joan Baez, Santana, Deep Purple et tant d’autres pointures du genre. Pire, vous aurez beau chercher, cette année, il est peu probable, voire complètement lunaire, espérer croiser des Orelsan et autres Aya Nakamura, car ici, mesdames et messieurs, on ne jure que par le rock, le métal, le blues, le groove, et si parfois il est arrivé d’y adjoindre une touche de pop, c’était uniquement pour accompagner la partie rock de la force. 

Alors, chaque fin d’année, lorsque nos sympathiques correspondants – et non moins efficaces et accueillants – en charge de la presse dans ce festival nous balance les premiers noms de l’édition suivante, un petit frisson court le long de notre colonne vertébrale pendant quelques secondes. Seront-ils à la hauteur de nos attentes ?… Y aura-t-il comme d’habitude un savant mélange entre têtes d’affiche que l’on adore voir et revoir, et ces pépites venues du monde entier dont les programmateurs semblent détenir le secret de la source d’approvisionnement ?… Verrons-nous – enfin ! – ces artistes dont on rêve dans une telle configuration même si on sait que ça ne serait pas hyper jouable financièrement ?… Arriveront-ils, ces furieux savoyards, à nous surprendre encore une fois et nous pousser à faire des centaines, voire des milliers de kilomètres pour aller nous poser dans le pays de la raclette alors même que l’on déteste le fromage ?… Autant de questions que l’on se pose et qui, presque chaque année, trouvent une réponse positive, presque car autant l’avouer, l’an dernier nous a laissés sur notre faim avec son affiche moins excitante que les éditions précédentes. Il n’empêche, même en année (relativement) faible, Guitare en Scène reste de loin, pour qui aime le bruit mélodieux et la fureur des notes, l’endroit le plus agréable pour profiter des artistes que l’on adore, ceux que l’on découvre et même ceux qu’a priori on ne kiffe pas mais qui, ici, dans cette ambiance si particulière, prennent une toute autre ampleur. Ce long préambule fait, quid de cette édition 2026 me direz-vous, impatients que vous êtes ?

Et bien, autant le dire tout de go, ces quatre premiers noms aujourd’hui révélés mettent l’eau à la bouche direct. D’autant que l’on se doute, à voir 3 des 4, que ce ne sont pas les têtes d’affiche de chaque soirée. Et encore une fois, le festival montre un éclectisme doublé d’une exigence artistique de plus en plus rares en ces temps de nivellement par le bas. Cela commence en douceur le mardi 14 juillet, si l’on ose dire, avec le colosse à l’éternel bonnet signe de reconnaissance aisée, Gregory Porter, ou quand le jazz, la soul, la Motown et la pop se rejoignent pour caresser nos oreilles et faire chavirer nos cœurs. A coups sûrs, il y aura de l’amour dans l’air ce soir-là comme disait John Paul Young. Si l’on osait – et vous savez déjà en lisant cela qu’on va le faire ! – la formule facile, nous dirions que ce sera un véritable feu d’artifice (on sait c’est pas super original mais que voulez-vous, on débute dans le métier !) de bonnes vibrations que nous offrira Guitare en Scène ce soir-là !  

Le lendemain, le 15 juillet si vous avez bien suivi, place au rock pur et dur, celui qui bouscule les convenances et les corps, qui ne s’embarrasse pas de fioritures pour aller à l’essentiel. Bienvenue donc aux mythiques Pixies et leur hymne trans-générationnel “Where is my mind ?“. Frank Black et ses copains sur cette scène fabuleuse, là on dit un grand oui et on se prépare à vibrer et chanter comme jamais. Mais pas trop quand même car il nous faut garder quelques forces pour la suite. A savoir, en ce jeudi 16 juillet, une attaque frontale d’australiens furieux. De retour à Saint-Julien en Genevois, les explosifs Airbourne sauront à n’en pas douter faire transpirer un bon coup leur audience, adeptes qu’ils sont d’un hard-rock aussi basique qu’efficace. N’oubliez pas votre poncho ceci dit car il se pourrait que de la bière gicle ici ou là pendant le concert, vu que le groupe emmené par les frères O’Keeffe a pour credo pour faire du rock 3 accords de guitare et des bières ! 

Enfin, comme il faut bien se reposer un peu après la frénésie airbournienne, sans pour autant quitter le pays continent, c’est un autre australien, nettement plus calme, qui viendra nous ravir. Lui aussi est déjà passé par Guitare en Scène et, on doit bien le dire, nous a laissés un plutôt bon souvenir. Entre folk et rock, John Butler saura à n’en pas douter nous entraîner dans un sublime voyage musical. On le voit donc, quatre jours, quatre noms qui claquent bien et donnent, d’ores et déjà, une jolie couleur à ce sublime festival. De quoi nous donner envie de réserver d’ores et déjà notre pass car il est peu probable, sauf accident, que le reste de la programmation – que l’on forcément envie de connaître vite vite vite – nous déçoive. A suivre donc…

GUITARE EN SCÈNE >>> DU 14 AU 17 JUILLET 2026 >>> SAINT-JULIEN EN GENEVOIS (74)

GREGORY PORTER
Mardi 14 Juillet
PIXIES
Mercredi 15 Juillet
AIRBOURNE
Jeudi 16 Juillet
JOHN BUTLER
Vendredi 17 Juillet

Et comme toujours, si vous faites partie de ces rares qui ne savent pas ce qu’ils ont loupé jusque-là, voici le traditionnel after-movie 2025… ou si vous voulez vous remémorer de bons, de très bons souvenirs…