Une guitare, envoûtante et virtuose, une voix, chaude et sensible, il n’en faut guère plus à Amen Viana pour nous embarquer une fois de plus dans un voyage musical sachant allier forme et sens, un trip qui secoue autant le corps que l’esprit. Avec son rock aux sonorités africaines, logique quand comme lui on a été nourri par l’absolue richesse du continent africain et de son pays originel le Togo, il réussit avec « Aguegue », enregistré avec la kickeuse américaine Akua Naru, – et au-delà son album « The Afrocanalyst » – à nous proposer une histoire aussi belle que dure, un conte qui dépasse de loin son sujet et, pour peu qu’on change les noms, devienne universel. Car s’il nous parle de ce colonialisme souvent dévastateur qu’a connu l’Afrique, il nous parle aussi d’espoir et d’amour, de partage et de rencontres. Et surtout il le fait avec une guitare qui s’envole, virevolte, joue les filles de l’air, nous caresse et nous donne le sourire. Le résultat est imparable, une écoute, puis deux, puis trois et sans que l’on ne s’en rende compte, nous voici en train de siffloter le riff implacablement chantant de ce titre et de rêver à un demain plein de chaleur et de soleil…