Le temps passe, le temps passe, on écoute des trucs, des bidules, des machins plus ou moins audibles et finalement, on a tendance à revenir aux fondamentaux, à la sécurité et, parfois même, à la nostalgie. Mais il arrive, le temps d’un coup de fatigue, d’un hasard malencontreux, qu’on jette une oreille curieuse sur ce qui se trame dans le club des loosers, cette frange grise de la scène musicale qui a trop tendance à passer sous les radars des grands médias. Et là, surprise, étonnement, scotchage en règle, on se prend – c’est rare mais ça arrive ! – une bonne baffe, un petit uppercut des familles qui nous laisse tout émoustillé, tout excité. Tiens, par exemple, quand on voit passer l’aimable proposition d’un « Il est qui » des dénommés Antes & Madzes, on est pas d’emblée d’emblée sûrs sûrs d’y consacrer un peu plus de 7mn de notre vie trépidante. Puis on se souvient qu’il y a un moment, ils nous avaient bien chauffés avec leur titre « Antes & Madzes » et que cela vaudrait donc le coup de voir s’ils sont toujours aussi percutants. Et là le drame, le choc, l’innommable, impossible de retirer son regard et ses oreilles de ce petit bijou totalement décalé, bourré d’humour et de second degré, d’auto-dérision et de punchlines qui font, encore une fois, mouche. Ces deux-là, en toute simplicité, ouvrent une porte différente dans le game, laissant entre-apercevoir un univers aux multiples facettes, drôle bien sûr mais aussi plus profond qu’il ne le laisse paraître, un goût pour les mots qui touchent sans heurter, pour la provocation gentille qui file le sourire et les mélodies – à la guitare live – qui donnent envie de sautiller, voire d’aller faire un braveheart avec les forces de l’ordre !… Deuxième essai, deuxième réussite… mais où donc s’arrêteront-ils ?…