Barrut – « Indigènas »

baware

Barrut fait gronder la puissance de l’orage des polyphonies occitanes pour nous emmener aux côtés des « Indigènas » d’hier et d’aujourd’hui…

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Dans notre monde qui vrille et se livre corps et âme chaque jour un peu plus à la folie, l’espace pour exprimer nos colères, nos révoltes, nos passions même, s’amenuise de plus en plus, laissant la place aux convictions formatées par l’ignorance, aux discours ne visant qu’à une seule et unique chose, nous séparer les uns des autres pour mieux asseoir un pouvoir illégitime. Dans cette époque où les mots sont réduits au silence, un à un, sagement, dans ce pays qui se tient calme et obéis gentiment, peut-être est-il temps que des voix s’élèvent enfin pour offrir un autre horizon, pour se servir de la poésie, fut-elle exprimée dans une langue qui n’est pas la nôtre, comme d’une arme pour laver les esprits, pour libérer les corps et les pousser à s’exprimer en toute liberté. Pour tous les « Indigènas »  qui ont foulé et foulent encore cette terre si riche, existe des chants qui tiennent autant de la révolte que de la paix, des mots qui s’échappent de lèvres indociles pour aller heurter les codes, les interdits et les murs érigés entre les hommes, des danses qui exhortent les corps à prendre leur envol, à se libérer de tous les carcans qui peuvent exister. De tous temps sont ainsi venus des artistes œuvrant pour propager cette parole de liberté, de combat, de révolte saine. Aujourd’hui, Barrut, avec son chant polyphonique en occitan, ne fait rien d’autre que prendre leur suite et, à grand renfort d’hymnes hypnotiques et bouleversants,  nous ouvrir les portes d’une nouvelle perception, d’un chemin où l’on peut enfin être maître de son destin et, avec des mots ou des gestes, apporter une pierre à ce rêve commun, aujourd’hui presque utopique, d’un monde où les lois du marché ne seraient pas plus fortes que la poésie. Nul besoin, qui plus est, de maîtriser l’occitan pour se laisser happer par la transe de Barrut, sa puissance est telle que quelques notes, quelques rythmes, suffisent pour que la magie opère et que nos esprits s’évadent à l’unisson de ceux de tous les « Indigènas » qui, siècle après siècle, se sont réfugiés dans la musique et la danse pour oublier leur condition. Faites donc le voyage vers cette part d’orage qui est en chacun d’entre-nous, l’émotion qui s’y trouve est l’une des plus merveilleuses qui soit.

 

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