A l’évidence il y eut des blessures et des erreurs, une fragilité qui s’installe et jamais, vraiment, ne daigne s’éloigner. Comme une évidence, il y a cette rage qui délicatement se propage sous une couche de douce mélancolie, n’attendant qu’un signal, même diffus, pour exploser et crier à la face du monde la difficulté qu’il y a à cultiver son impatience. Alors arrive la volonté farouche de briser les murs du silence pour dire l’urgence, cette fulgurance rock dont se sert Bebly pour dire les creux et les bosses, pour exprimer autant la rage que la frustration, la colère que le désarroi. D’une voix sur le fil, sensible, quelques accords qui nous explosent à la figure après une trompeuse douceur, des mots qui exorcise des craintes universelles, le trio tisse une toile d’araignée terriblement efficace, où l’oreille que l’on jette sur son « Uldo » devient un doux piège duquel on ne peut, on ne veut s’échapper, se le repassant encore et encore histoire de prendre inlassablement des vibrations sensitives extrêmes.. On dit souvent de tel ou tel groupe émergent qu’il est l’avenir du rock et trop souvent l’expression galvaudée ressemble plus à un effet de style facile qu’à une réalité. Pourtant, avec ce titre et l’EP qui va autour, Bebly sans conteste se met sur les rangs pour donner à cette musique viscérale que l’on aime tant quelques beaux jours supplémentaires…