Dans notre monde qui collapse de plus en plus, de crise en pandémie, d’universel en intime, peut-être faut-il, comme Emma Beatson, jeter quelques mots sombres sur une page blanche puis les habiller d’une mélodie plutôt légère, comme une catharsis sublime destinée à exorciser nos démons, qu’ils soient intérieurs, réduits au strict minimum personnel ou concernant l’humanité entière. Ainsi, même si le chemin que l’on suit nous montre qu’à l’horizon qui nous est proposé « tout va s’effondrer », si nos nuits sont peuplées de pensées noires comme une nuit sans Lune, même si nous avons l’illusion d’être au cœur nucléaire de la machine à détruire, il existe peut-être une lueur dans les ténèbres, une petite voix qui nous murmure tendrement le pire pour mieux nous y préparer et, qui sait, nous permettre d’aller de l’avant plus facilement. Là, au milieu des sonneries stridentes de nos cordons ombilicales numériques, la voix douce d’Emma Beatson nous prend par la main et trace pour nous un nouveau et merveilleux chemin vers d’autres horizons, d’autres espoirs…