Il y a, parfois, des rencontres d’une vie que l’on ne découvre que progressivement, des voyages qui ne s’effeuillent devant nos yeux que petit à petit. On savait, pour l’avoir déjà suivi, qu’Emmanuel Della Torre était artiste de grands espaces, capable, avec sa guitare et son goût pour la folk et ce rock qui nous vient d’outre-Atlantique, de nous embarquer pour un road-trip fait d’émotions et de sensations. Nul étonnement, donc, à ce qu’il récidive aujourd’hui avec une nouvelle balade vers cet horizon lointain qui fait autant rêver que frissonner d’envie. Et lorsqu’il nous avoue qu’il « entends encore Anchorage » c’est au sens propre du terme qu’il faut le comprendre, dans ce voyage vers le grand nord américain qu’il faut le suivre. Car c’est là, dans ce petit coin d’Amérique où la mer se recouvre de glace, où la neige recouvre les espoirs et les illusions, où l’homme n’est finalement que peu de choses face à la puissance d’une nature pas toujours domptée, qu’il finalise un peu plus encore, en quelques mots bruts et une petite mélodie douce, sa carte amoureuse d’un pays pour lui mythique, de ces étendues sauvages où sa musique résonne comme une évidence. Alors, par la grâce de quelques notes et de quelques images, nous voici nous aussi désireux d’aller y jeter un oeil histoire de découvrir, peut-être, ce qu’Anchorage a à nous dire…