La logique est donc respectée (tout au moins en partie pour le moment !) et les événements à venir sont tous interdits par le gouvernement. Attendue depuis quelques jours avec impatience par l’ensemble de la chaîne, cette décision a au moins le mérite de clarifier les choses pour tous les festivals. La mort dans l’âme tous ceux qui étaient prévus entre aujourd’hui et la mi-juillet vont donc annuler les uns derrière les autres. Afin de les soutenir, nous publierons donc tous les communiqués qui nous parviendront et qui, n’en doutons pas, vous donneront les diverses solutions de remboursement ou de report que les uns et les autres mettront en place.
Reste malgré tout l’inconnue des festivals et concerts devant se dérouler après le 15 juillet !… Las, force est de constater que l’entre-deux qui a été choisi est la pire des solutions possible. Aujourd’hui, difficile de penser que les événements se déroulant entre le 15 juillet et, au mieux, la fin juillet mais plus sûrement la fin août pourront se dérouler normalement. Dès lors, ne pas le dire explicitement met en péril l’existence même de ces structures et festivals. Ne pouvant faire jouer les assurances, ne pouvant annuler sans devoir payer les acomptes et les prestataires, alors même qu’aucun billet n’est vendu, devoir maintenir une équipe complète pour préparer un événement dont tout le monde sait qu’il est fort peu probable qu’il ait lieu, n’a aucun sens, aucune vision. Il serait temps que nos dirigeants, ministre de la culture en tête, s’achètent un cerveau et une paire de c… pour assumer complètement leurs responsabilités et prendre les décisions qui sont nécessaires. On ne leur demandera pas, certes, de faire passer la survie de l’industrie musicale avant celle des concitoyens, avant même le sauvetage de tous les corps de métier de ce pays, mais un peu de clarté et professionnalisme de la part du ministre en charge ne serait pas du luxe !
Aujourd’hui, toute la filière musicale est en péril. Les labels et artistes ont pour la plupart décalé leurs sorties d’albums, les concerts sont annulés jusqu’à septembre (normalement) et les reports vont mécaniquement supprimer les nouvelles dates qui étaient prévues pour les uns et les autres, artistes confirmés et émergents dans le même panier, les prestataires (intermittents techniques, catering, sécurité, attachés de presse,…) sont à l’arrêt et pour beaucoup n’ont plus du tout de revenus car ne rentrent pas dans les cases des dispositifs de chômage partiel, les petites salles non subventionnées par les municipalités ne peuvent plus assurer leur trésorerie et donc le paiement de leurs charges fixes, la presse, magazine en tout premier lieu, est à l’agonie car n’ayant plus accès aux budgets publicitaires traditionnellement au plus haut entre mars et août pour la promotion des festivals, les productions, enfin, voient se profiler à l’horizon une année blanche.
Aujourd’hui c’est donc un discours de clarté dont tout le monde a besoin et, surtout, que les décisionnaires fassent leur travail rapidement et avec force. Car si les plus gros, appartenant à des grands groupes financiers ou industriels, sauveront forcément leurs fesses car disposant de cash (même si, ne nous leurrons pas, ils feront des économies sur les dos des artistes et/ou prestataires pour maintenir leurs marges), c’est tout le tissu associatif (festivals, concerts, labels…) qui est en péril immédiat de disparition. Espérons donc que les actes suivront rapidement les (belles) paroles et, surtout, seront à la hauteur du défi qui nous attend. Car sans culture, sans musique, nos lendemains seront plus que tristes, ils seront explosifs !
la rédaction