« Sans colère », sans remords, sans regrets, juste quelques mots pour dire ces relations humaines qui ont parfois tendance à ne pas être simple, juste une mélodie entêtante et synthétique pour souligner ces quelques phrases doucement chantées par Gabryël, juste une parole qui s’enroule autour pour joue sur des images afin d’évoquer sans dénoncer, de bousculer sans agresser, avec cette délicatesse qui permet de passer sans encombre la frontière entre intime et universel. Au centre de cette cène informelle, Gabryël tisse une dentelle pop qui nous capte au vol et nous entraîne dans cette vraie-fausse mélancolie que l’on connaît tous plus ou moins lorsque l’on se penche sur notre rapport aux autres, qu’ils nous soient très proches ou (presque) des inconnus. Et alors même que l’on s’enfonce peu à peu contre notre gré dans un monde confiné, rappeler que quelques mots simples peuvent dénouer des fils dramatiquement emmêlés ne peut pas faire de mal, si tant est qu’on sache le faire, comme Gabryël, en y mettant un peu de légèreté et beaucoup de talent.