Dans la vie, on peut tortiller de l’arrière train autant qu’on veut, s’il y a bien quelque chose d’essentiel, de vital, dans notre société c’est la politesse, celle qui nous fait sourire à l’inconnu qui passe, celle qui nous pousse à dire merci à ceux qui nous aident, nous poussent, nous portent. On peut le faire sur le moment, à l’instant même où cela est nécessaire, mais on peut aussi se demander, dans un moment de flottement et de glande, à qui on pourrait dire merci le jour dit, au moment où on serait arrivé au sommet, recevant une récompense ou juste par pure gentillesse. Les Rappeurs en Carton, avec leur fraîcheur, eux ont trouvé la bonne formule, en tout cas celle qui leur correspond. Alors oui, ils veulent, sur le son entêtant de Konga, dire merci à qui, à quoi, à lui, elle, vous, nous, eux, mais devant l’ampleur du travail, ont fini par se dire que le plus simple, serait de dire « Merci pour rien », merci à personne, merci pour tout et pour rien, et de le faire avec un smile sincère, juste par plaisir de partager ce merveilleux kif qu’ils ont à produire des sons et à fouler les plus belles scènes de France et de Navarre… Alors, nous aussi, on a envie de leur dire merci, pour ce second degré et cette auto-dérision qui nous rappelle, toutes proportions gardées, celle que l’on a pu apprécier dans un autre millénaire en découvrant « Wayne’s World »… Merci pour tout les boys !