« Au nord », il y a les mots de Lili Marleen qui s’enroulent autour de nous telles de sublimes lianes poétiques, bousculant nos repères, nos habitudes, jouant les fils de l’air pour parler à nos âmes ensevelies sous des tombeaux de concepts plus ou moins foireux, appuyant sur ces blessures qui peu à peu s’accumulent dans notre société où l’espoir n’est qu’une vaine tentative de nous museler. Au nord, il y a une hypnotique mélodie qui rend les mots encore plus intenses, encore plus puissants, leur donne encore plus de sens, de profondeur. Au nord, quelques mots viennent battre en brèche les fantasmes de grande civilisation charriés par ceux à qui l’on a donné les clés de la maison et qui, jour après jour, nous prouvent que le pouvoir nous sépare et que l’imaginer partager est et demeurera une utopie à jamais impossible à atteindre. Au nord, comme au sud, à l’ouest et à l’est, les mots de Lili Marleen trace leur route en nous comme autant de balles dum-dum destinées à secouer nos consciences endormies et cela, alors même que le pouvoir en place musèle nos quotidiens pour mieux nous vendre ses illusions, ne peut être que salutaire pour peu que l’on sache ouvrir son esprit…