Quand la ville dort encore, certains traînent encore leurs mots comme des boulets que l’on arrive pas à laisser derrière soi. Quand la ville dort encore, certains sont riches de leurs échanges exténués, profonds d’une errance partagée, d’un moment entre chien et loup où rien ne semble vouloir se décider, où les lueurs d’un petit matin blafard ne peuvent contenir les cris de rage ou de désespoir, où les lampadaires sont les seuls à pouvoir réchauffer des corps étourdis. Quand la ville dort encore, Lombre se projette dans la lumière d’une vie qui ressemble à tant d’autres, enivrante, étourdissante, fascinante. Avec ses mots scandés comme autant d’urgences à jeter sur la place publique, ses sons électroniques qui claquent comme la promesse, tout droit sortie d’un film des années 90, d’une ivresse nocturne, il nous entraîne dans une nuit sans fin, loin de la routine, loin des existences cadrées, bordées, là où le silence se trouve au milieu du bruit, où le voyage intérieur nous pousse vers la liberté, parfois réelle ou juste supposée par de vaillantes sensations alcoolisées. Quand la ville dort encore, nous, on ne s’arrête pas et on se laisse bercer par le slam de Lombre, découvert un soir du côté de Pause Guitare, et qui, depuis, ne nous a jamais déçus…