Franchement, on a rarement fait mieux qu’une bonne guitare qui claque aux vents mauvais pour balancer quelques mots qui bougent, bousculent et heurtent un, peu, beaucoup, à la folie, les esprits, on a rarement été plus efficace qu’en faisant rouler les rimes sur une autoroute rock aussi entêtante que puissante, en collant sur des kilomètres de bitume bouillant une voix chaude et sincère pour secouer les consciences et les corps, une voix comme celle de Lomnouvo qui, comme tout droit sortie des années 90/2000, vient égrener « ad lib », sur une mélodie que n’auraient pas renié les grands maîtres du blues-rock sudiste, nos errances, nos errements, nos petites et grandes lâchetés, tous ces maux qui nous enferment dans nos quotidiens étriqués et nous empêchent d’être enfin libres, d’être nous-mêmes, sans frein, sans reniement, sans toutes ces absences de volonté qui nous collent les deux pieds dans la médiocrité. Diable que cela fait du bien de replonger dans ces années fastes où la musique pouvait encore véhiculer un (petit) message à grands coups de riffs percutants et de rythmiques viscérales, qu’il fait du bien ce bain de jouvence et de liberté dans un monde (musical ou non) de plus en plus formaté, de plus en plus censuré. Alors, oui, bougeons, rêvons, révoltons-nous, franchissons les barrières, les frontières, les a priori, et si possible faisons-le en secouant furieusement la tête sur « Ad lib »…