Marilyn Manson – « We are chaos »

baware

Marilyn Manson revient en grande forme avec « We are chaos »…

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Jamais, au grand jamais il ne sera dit que se promener le long des boulevards chaotiques de Marilyn Manson sera de tout repos. Car ici, comme quasiment dans chacun des 10 albums qui, depuis 1994, ont précédé ce nouveau cauchemar éveillé, il n’y aura de douceur innocente, de calme bucolique et de paix intérieure. Car la légende de cet improbable mélange entre métal, indus, glam et horreur-show revient en grande forme, après s’être quelque peu perdu entre expérimentation et auto-plagiat, avec son lot d’obsessions, de tortures psys – lui qui dit n’être qu’une personne brisée qui ne veut pas être réparée – et de violence plus ou moins rentrée. Un album, douze titres (ou dix si vous êtes du genre pinailleur), et une balade sanglante dans un univers fait de creux et de bosses, grand huit sonore avec des titres qui s’imposent doucement et d’autres qui grattent, des hymnes faits pour faire chavirer les stades et d’autres qui donnent juste envie de se gratter la peau jusqu’à l’os. Depuis qu’il est arrivé sur nos platines, Marilyn Manson s’ingénie ainsi, à de rares exceptions près, à nous livrer des opus qui soufflent le (très) chaud et le (presque) froid, objets musicaux capables de fédérer les masses et, en même temps comme dirait l’autre, de ne pas trop se couper des puristes.

Ainsi en est-il de cet album, « We are chaos », qui commence en douceur, ambiance indus et voix traînante métallique, angoissante, poisseuse, presque dérangeante, comme tout droit issue d’un film d’horreur dont on serait bien malgré nous le héros, batterie martiale en prime et cri primal assourdi en introduction. Ainsi en est-il de ce énergumène qui, ensuite, nous balade aimablement entre « douceur » paradoxale (« We are chaos », « Solve Coagula »), bluette gentille (« Paint you with my love »), sonorités indus pesantes (« Infinite darkness »), fait sonner comme personne le reste du temps des guitares trop longtemps brimées dans leur élan et une rythmique en béton armé (« Don’t chase the dead », « Perfume »,  « Keep my head together ») avant de fermer son nouveau chapitre avec une douceur fort classique à la guitare sèche, perverse fin qui nous laisse aussi ravis que frustrés. Et c’est bien là la grande force de ce nouvel album, rester dans sa forme et ses thématiques dans le fonds de commerce ancestral de Marilyn Manson, assurant ainsi notre satisfaction profonde, et même disons-le pour certains une sorte de réconciliation après quelques opus moins transcendants, tout en nous frustrant de ne pas en avoir plus, de devoir nous contenter d’une quarantaine de minutes alors qu’on sent que ce retour en forme aurait fort bien pu se concrétiser par quelques titres de plus, de nous offrir quelques moments d’anthologie – pas forcément les mêmes pour tous d’ailleurs  ! – sans pour autant céder à une trop grande facilité, réussissant même, ici ou là, à nous surprendre en n’allant pas forcément là où on l’attend.

Alors oui, on ne pourra dire que ce « We are chaos » est le meilleur album du sieur Manson puisqu’il ne nous entraîne pas dans des contrées jusque-là inexplorée par lui, mais une chose est sûre c’est que c’est sans conteste possible l’une de ses meilleurs livraisons, de celles qui se découvre peu à peu au fil des écoutes, qui peuvent ainsi laisser relativement perplexes au premier abord mais petit à petit creusent une galerie au plus profond de notre esprit et finissent par s’imposer comme une évidence lorsque vient l’heure de dresser des bilans. En tout cas, la trajectoire est bonne donc il n’y a plus qu’à attendre avec impatience la suite de l’aventure pour continuer la route en sa compagnie…

 

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