Il y a des titres qui, sans le vouloir – enfin on le suppose ! – collent parfaitement à une actualité plus ou moins pesante, plus ou moins gaie. Il y a comme cela des artistes qui sentent mieux que d’autres cet air du temps qui donne des envies de spleen, de déprime plus ou moins grande… Mhud, ainsi, d’une voix aussi lasse qu’en colère, nous entraîne dans ce cauchemar éveillé qu’est l’enfermement solitaire, séquence que l’on connait tous désormais et qui exacerbe nos fractures intérieures, pousse nos idées noires sur le devant de la scène et nous entraîne à nier toutes les évidences d’existences vides de sens. Inutile dès lors d’essayer de fuir en courant sous un ciel sans fond, toujours nos pensées positives restent scotchées sur un banc, presque inutiles, vaines, navrantes. D’autant qu’en accompagnant, comme lui, nos lancinants questionnements intimes, d’une pesante mélodie rock peuplée de nappes électroniques, on ne fait que renforcer la douleur suintant de nos écorchures et l’on se plonge, avec une délectation non feinte, dans un grand bain de noirceur paradoxalement réjouissante, loin, très loin des rires et de la légèreté. Mais n’est-ce pas, finalement, ce qui aujourd’hui même nous empêche encore et toujours de rêver ?!