C’est finalement assez rare mais il arrive, de temps à autres, que l’on se prenne une pure bouffée d’oxygène en ouvrant un mail. Et force est de constater qu’il arrive régulièrement que les auteurs d’une telle prouesse nous arrivent directement de ces Balkans si lointains pour nous, si étrangers à notre quotidien culturel et pourtant, si enthousiasmant une fois que l’on y plonge. Pour preuve, après Goran Bregovic ou Emir Kusturica, avec Naked, quatuor serbe qui avec son titre « Pada Mrak », le premier à tomber dans nos oreilles, nous cueille littéralement et nous transporte dans une autre dimension, une autre contrée, aussi magique que festive, aussi différente qu’envoûtante. Titre paradoxal puisque s’il « commence à faire sombre » comme il l’affirme, c’est bien de lumière dont il s’agit ici, de joie de vivre et d’envie de partager. Nul besoin de paroles pour eux – quand bien même on pourrait les comprendre ! – , juste des notes qui s’envolent et tourbillonnent, donnent envie de danser et de s’aimer, de regarder les autres avec un œil neuf, de laisser les préjugés de côté pour découvrir la richesse de ceux qui ne nous ressemblent pas. On est loin, certes, des canons actuels de ce qui attire l’oreille du (très) grand public mais peu importe car le voyage qui nous est proposé est tellement beau, tellement flamboyant, tellement enivrant qu’on se dit être chanceux lorsque l’on peut le faire. Et tant pis pour ceux qui seront passés à côté !