Poussières à la surface de la Terre, nous ne pouvons que nous débattre avec nos propres contradictions sur une planète qui vit et respire sans nous, malgré nous. Enchaînés dans ce monde qui ressemble pour beaucoup à un bocal de poisson rouge, nous ne pouvons que bouger au ralenti, essayant de voir désespérément au-delà de nos limites de perception, essayant de trouver un chemin entre universel et intime, égoïsme et partage. Dans cet univers clos où chacun d’entre-nous nage péniblement, parfois même douloureusement, entre deux eaux, comment ne pas traduire l’infime en généralité, comment ne pas voir que derrière un fragment de vie peut se cacher quelque chose de plus faste, de plus profond. Dans cette « Crime Sphere » que nous décrit Nanokill sur fond de trip hop électro dark, planante atmosphère propice à la dérive onirique sublimée par la voix d’Eve d’Orso, étrange sirène passeuse d’émotions, l’homme au costume orange se confond avec le poisson dans son aquarium, enfermé qu’il est à tourner en des milliers de pas qui ne mènent nulle part, bloqués entre quatre murs de béton aux arbres de barreaux fleuris de désespoir. Alors, dans sa solitude, l’homme ainsi enivré de solitude ouvre la porte à la métaphore de ces pauvres insectes que nous sommes se cognant la tête contre les murs de cette Terre à la fois prison à ciel ouvert, sphère d’observation de nos errances mulltiples et scène de nos crimes incessants, contre elle, contre nous, contre tout…