S’il y a bien une chose que le journaliste mâle que je suis appréhende de très très très loin, ce sont ces règles qui, une fois par mois pendant de longues années, viennent perturber le cours normal de l’existence féminine. Quand bien même nous, membres de la gent masculine, pouvons comprendre et voir ce que cela implique chez nos compagnes complices, jamais nous ne pourrons le vivre, tout simplement. Peut-être est-ce pour cela que, sans que l’on ne s’en rende compte, ce sujet très rarement, voire jamais, fait la une de nos journaux et intègre les créations artistiques, évoquant plus un tabou plus ou moins inconscient qu’un sujet dont on pourrait s’occuper. Rendons donc grâce à Pauline Chagne de prendre à bras le corps cette expérience quasi universelle et de tordre le cou en douceur et sur un petit air pop qui nous rappelle les années 80/90. Avec humour et sans pudeur aussi idiote que dogmatique, son « Orange sanguine » montre sans démontrer, parler sans imposer, se joue de l’imagerie collective et opte parfois pour le subliminal, sans jamais verser dans le scabreux ou le vulgaire. Comme quoi, il est encore possible de parler d’un sujet aussi intime que tabou avec humour, tendresse, sensualité même, avec une douceur et une légèreté synonyme d’universel et de plaisir. Les garçons que nous sommes ne peuvent qu’en être soulagés, en sourire enfin et l’en remercier !