Petites fourmis que nous sommes parcourant en tous sens cette terre que l’on s’ingénie à maltraiter, sombres idiots que nous sommes à chercher notre reflet dans des illusions que l’on s’emploie à créer nous-mêmes, fous joyeux ou non, croyants ou non, que nous sommes de ne pas voir que nos contradictions, nos imaginaires, ne sont pas forcément en adéquation avec la marche du monde, que nos personnalités, que l’on imagine forcément uniques, belles et sensibles, ne sont que des extensions de nos égoïsmes, de nos dérives intimes, jour après jour nous courons après ces miettes d’un temps qui nous fie, nous échappe inexorablement. Parfois on le fait en toute inconscience, parfois on met des mots et des notes dessus pour que cela soit moins dur à supporter, à vivre, parfois juste se laisse-t-on porter par des mélodies qui, à l’instar de cet irrésistible « I’m a fool » de So Human, nous rendent tout cela plus doux, posant sur nos névroses, nos espoirs, nos doutes, un voile folk rock qui nous enveloppe et nous transporte ailleurs, dans cette autre réalité qui nous convient mieux et nous rend fondamentalement plus heureux. Et qui sait, déchire un peu de cette brume qui pèse en permanence sur nos têtes pour y laisser surgir une petite lumière qui nous dit qu’un jour ou l’autre, les fous que nous sommes reprendront le pouvoir sur leur vie…