Un streaker c’est cet étrange personnage, souvent anglo-saxon, qui aime courir nu sur un stade de foot (ou de rugby) en espérant aller le plus loin possible avec un grand sourire avant qu’un stadier ne le plaque au sol plus ou moins gentiment avant de l’expulser du stade. Quelque part, on pourrait trouver, en dehors du nom bien sûr, quelques similitudes avec ce « Fleur Pute » que nous livrent aujourd’hui les frères Bruce et Erling Van Streaker (alias les pas frères Fabian Tharin et Patrick Dufresne), soit une musique épurée à l’extrême, presque nue, qui s’échappe libre et légère, sans contrainte, sans but précis, enchainant les mots comme les images, parfois empreints d’une folle modernité, parfois au subtil goût d’une nostalgie agréable, boucle envoûtante qui ravit tous nos sens en se jouant des formats habituels, en déroulant sa foulée tour à tour ample ou minimaliste, clé de voûte d’un trip halluciné qui tient autant du vertige que de l’aimable dérive sensorielle. Et s’il est peu probable que ce titre déclenche des vocations de streaker dans notre beau pays, en revanche il pose merveilleusement bien les bases de l’univers de Streaker et nous donne envie de nous y perdre le plus souvent possible !