punk rock /// At(h)ome
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Ceux qui apprécient le rock bien musclé et sans concession le savent depuis longtemps, rien ne vaut la simplicité !… Les fans de Tagada Jones le savent d’autant mieux que le groupe breton n’aime rien tant que le son brut et brutal mis au service de textes engagés et pertinents. Pas un poil de graisse de vient alourdir le propos de la petite bande emmenée par Niko sur album alors, forcément, quand vient l’épreuve du live, comme dirait un autre combo du même acabit, il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’à un électrochoc musical. Et de choc sonore il en est bien ici question avec un album plein de bruit et de fureur, transcription parfaite de l’énergie que peut dégager Tagada Jones sur scène. Punk, métal, peu importe dans quelle case on essaie de ranger cette bande de furieux, l’essentiel est ailleurs, dans cette capacité à nous filer uppercut sur uppercut, à plonger les mains dans le cambouis pour nous incendier l’esprit. Qu’il déroule les titres de son dernier opus en date, “Dissident”, neuf au total, replonge dans son passé (“Pavillon noir”, “Le feu aux poudres” ou “Descente aux enfers”), ou nous rappelle de tristes évènements récents (“Je suis démocratie” et “Plus de son, plus d’image”, deux titres enregistrés après l’attentat à Charlie Hebdo, ou “Osmose 99” hommage à Schultz le chanteur de Parabellum décédé en 2014), Tagada Jones fait parler la poudre, gratte là où ça fait mal, lève le poing de la révolte et nous entraîne à sa suite dans un furieux pogo général. Enragés, engagés, droits dans leurs bottes, Niko et ses complices ne prennent pas de gants pour parler de politique, de justice, de cette bêtise humaine tant partagée par nos contemporains, et ça fait du bien en cette période de politique correct et d’auto-censure permanente. Ici un chat est appelé un chat et peu importe si ça doit choquer, énerver, peu importe si cela doit couper le groupe d’une visibilité médiatique plus large, ce qui fait la force de T.J c’est sa parole libre et indomptée. Avec ce “Live dissident tour”, Tagada Jones prouve, mais en avait-il vraiment besoin ?, qu’on peut encore mettre le feu aux poudres aujourd’hui, quitte à frôler le zéro de conduite, quitte à faire parler ses instincts sauvages et mettre les nerfs à vif à tous ceux qui se complaisent dans la norme décérébrée. Pourvu que ça dure ! Live Dissident Tour track-list
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