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Certains faux départs finissent, au bout d’un chemin fait de remises en question et de petits pas en arrière, par donner des œuvres plus abouties et passionnantes que prévu. Quatre ans après “Crack my bones” qui l’avait révélé, le duo formé par Guillaume Brière et Benjamin Lebeau revient donc avec “Chemicals”, un album qui ne ressemble pas à ce qui avait été initialement imaginé. Plus radical, plus électro, cet opus mort né a donné naissance paradoxalement à un album éclectique, une galette qui se promène au gré de l’inspiration de ses auteurs entre trip-hop, pop, house, drum’n’bass, cold wave, new wave ou trance. Peu importe que l’on soit ou non familier avec ces sons, ces rythmes, d’emblée on est capté par l’énergie qui se dégage des titres, par ce petit côté hétéroclite, cette apparente volonté de ne pas s’enfermer dans un carcan, de tenter des mélanges quitte à ce qu’ils échouent, cette aptitude à partir en vrille au moment où l’on s’y attend le moins. Servi par une production hyper léchée, d’une efficacité totale, porté littéralement par un choix parfait de featurings voix, “Chemicals” régale nos oreilles de bout en bout, nous promenant entre psyché et basse profonde, techno puissante et low tempo, entre tribale et sub, flow hip-hop et beats électro. Alors oui, parfois c’est un peu bancal, un peu déroutant, certains changements de rythmes ou de sonorité au sein d’un même morceau peuvent l’espace d’un instant dérouter mais très vite la cohérence de la démarche de ces deux bidouilleurs de sons de génie apparait et nous saute à la figure. Ces deux-là, sans en avoir l’air, dégoupillent plage après plage des titres surpuissants bien cachés sous des atours de délicatesse, des morceaux qui donnent envie de danser irrésistiblement, de se laisser porter par la vibe sonique et qui, puisque de chimistes il est question, n’est pas sans nous rappeler ce que les Chemical Brothers savent aussi nous offrir. Mais loin d’être une copie plus ou moins conforme de l’univers des anglais, ce “Chemicals” s’envole vers sa propre voie aérienne, plane avec nous à dix mille, sautant comme un cabri d’un nuage à l’autre quitte à se perdre en cours de route. Planant et tripant, “Chemicals” est une belle petite mixture sonique qui nous explose à la figure et nous donne de bien belles sensations… The Shoes – “Chemicals” 1. Submarine (featuring Blaine Harrison) Envie de vous procurer cet album ?… Pourquoi pas ici >>> |
