Au creux de nos existences mornes, parfois résonnent les sanglots longs des guitares furieuses de l’automne, heurtant nos cœurs d’une puissance tout sauf monotone, et quand vient l’heure de se souvenir des jours anciens, les yeux dans le vague regarder tomber la pluie en se laissant bercer par le cours sauvage d’un rock viscéral, celui de Vagues qui nous bouscule et nous caresse, nous met les reflets de pluie dans le cœur avant de nous pousser à bouger frénétiquement. Nulle impasse dans cette proposition qui en appelle autant aux grandes plumes de la poésie et de la chanson française qu’à la brutalité du rock, qui plonge à corps perdu dans des sonorités post-rock pour mieux les assembler avec une esthétique shoegrass et, ainsi, déclencher en nous un sentiment d’urgence que l’on ne peut atténuer qu’en cédant à la tentation. Avec « Impasses », Vagues nous entraine aux portes de la nuit, là où les corps fauves se repaissent des sentiments exacerbés et où l’amère peur de vriller, de vieillir, est balayée aux vents mauvais par la pluie et nos heures folles.