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Loin des mots faciles, des rimes bancales, loin très loin des artifices plus ou moins visibles, un artisan tisse ses petites mélodies sans se préoccuper des modes, des diktats, avec comme seul souci visible, celui de trousser quelques titres ne se prenant pas au sérieux, quelques chansons de rien qui disent tout. Avec une nonchalance trop belle pour être réelle, Davy Kilembé, ainsi, nous enchante depuis de nombreuses années, entre concerts à la rafraîchissante simplicité et albums aux contours chaleureux. Cette nouvelle livraison, fort justement intitulée “Danser les mots”, ne déroge pas à cette règle, nous emportant en 12 titres, plus quelques intermèdes croustillants croquants, dans une balade enchantée à la découverte de petits destins joyeux, ou pas, de tranches de vie qui font hausser le sourcil ou s’arrondir les lèvres. Qu’il nous conte les aventures du maillot à pois du meilleur grimpeur, chose qui peut parler à ceux qui ont connu autre chose lors de leurs vacances estivales que la course effrénée au binge drinking, ou nous tire une larme en nous amenant dans la rue de la poupée qui tousse, Davy Kilembé à chaque fois touche au but, celui de nous entraîner dans son histoire courte et nous la faire vivre intensément, sans effet inutile, sans autre pouvoir que celui des mots, ceux qui dansent sur des mélodies qui se promènent sur la gamme du tendre au plus énergique. Peu importe, même, le sujet dont il nous parle, grave ou léger, c’est toujours avec un grand soleil dans la voix qu’il le fait, ce soleil traduit par cette musique qui donne instantanément envie de sourire, par ces rimes qui donnent immédiatement envie de pagayer à leur côté. Il peut bien, alors, nous rendre tout mellow ou nous envoyer sur la Lune, nous mettre dans le trou pas loin de Jim Morrison ou pointer du doigt quelques rois de pacotille, c’est sans regrets que l’on se glisse dans ses pas et que l’on sifflote avec lui ces quelques mots qui dansent au fond de son éternel chapeau. Avec “Danse les mots”, Davy Kilembé nous offre un album parfait, ou plutôt presque parfait car finalement, après plusieurs écoutes, on se dit qu’il aurait pu être mieux s’il avait accepté à son bord quelques morceaux de plus…
