Quoi qu’il se passe dans le noir, ne pas ouvrir les yeux, se laisser submerger par la beauté des notes, envahir par la vague délicate d’images qui naît d’une mélodie délicate au piano, juste se dire que l’on est bien, posé tranquillement, ici ou là, à écouter les doigts de Christophe Menassier caresser ces touches pour nous conter une histoire de froideur scandinave et de cinéma, pour nous livrer l’une des pièces de son film inconnu, ce « Whatever happens in the dark » qui ouvre le champ des possibles, qui laisse notre imagination s’emparer de ce – trop – court moment instrumental afin de se croire metteur en scène démiurge. Quoi qu’il arrive, fermer les yeux et dans le noir de son propre regard, chevaucher ces quelques notes pour survoler de sublimes étendues enneigées avant de revenir se poser dans notre quotidien. Aussi bref soit ce voyage, le talent de Christophe Menassier le rend intense et sublime, il serait donc dommage de ne pas y succomber…