En mettant à nu nos désirs, Alex Devant les Cimes pimente (un peu) notre existence…
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Des corps qui dansent l’un à la recherche de l’autre, des existences qui ont fait le tour des gestes en silence, des soupirs qui trahissent tous ces instants que les amants volent à l’éternité, on cherche tous, finalement, que nos vies trouvent, ici ou là, un peu de piment. On a tous, ainsi, des jardins secrets où s’épanouissent des désirs plus ou moins assouvis, des lieux intimes où se mêlent des sentiments fulgurants.
Pour la majorité d’entre-nous, cela reste en l’état, fantasmes qui nous traversent et parfois nous éblouissent ou nous font souffrir. Pour Alex Devant les Cimes, cela se traduit par des mots délicats qui jouent avec les sens pour dire sans trop en dévoiler, pour suggérer et gentiment nous titiller. Alors, en se lovant au cœur de sa mélodie caressante, on peut s’abandonner à nos désirs plus ou moins secrets et, enfin, sublimer tous ces moments que seule notre intimité doit connaître !
A minuit les corps dansent comme des diables et, ne répondant plus de rien, s’abandonnent avec délectation à des plaisirs langoureux.
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« Minuit », heure improbable où rien ne semble être vraiment ce qu’il prétend. A cette heure, il y a des corps qui se lovent et d’autres qui dorment, il y a des amoureux qui se couvrent pour ne plus entendre le vacarme du dehors, des doigts qui se perdent en de milliers de caresses pour oublier demain. A minuit, les soupirs rendent fréquentables nos tourments intérieurs et nos yeux taisent tous ces mots que l’on retient.
A minuit, la beauté fait des étincelles dans les cœurs de ceux qui la regardent, changeant la pénombre en éclatante lumière. Là, au mitan de la nuit se rassemblent les âmes sœurs qui, chevauchant leurs corps échevelés, se découvrent des affinités élémentaires, inspirant le souffle chaud de l’autre pour s’en nourrir et sublimer l’instant. Peu importe le bruit du monde qui tourne autour, à minuit, les amants, ivres de vie et d’envies, sont seuls et tous, particules explosives dans un univers au ralenti.
A minuit, Laura Clauzel doucement parcourt la gamme de nos sens avec des mots délicats qui traduisent à la perfection nos errances amoureuses nocturnes, et de sa mélodie douce transforme celles-ci en instants de vie universels. Anges ou démons, sous sa plume, nous nous laissons tous étourdir par cette vague de plaisir aussi irrésistible que magique. Alors, ensemble, avançons les aiguilles de nos montres pour qu’il soit enfin, et pour toujours, minuit.
Vaslo se demande ce qu’est l’amour et fait de ses mots puissants les moteurs d’un début de réponse à cette éternelle question…
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L’amour au singulier comme au pluriel, éternel étonnement pour femmes et hommes, immuable mécanique que l’on ne comprend pas totalement. L’amour en passion ou en surface, avoué ou à jamais gardé secret, résolu ou frileux, à deux ou à plus, peu importe comment on le ressent, on le vit, il nous surprend toujours et nous bouscule qu’on le souhaite ou non. L’amour, c’est un ou plusieurs, qui sait !…
C’est en tout cas limpide lorsque le flow de Vaslo nous prend par la main et nous entraîne vers ces « amours » qu’on a du mal à définir simplement, impalpables et pourtant acceptant des mots pour les dire. Et s’il pose la question, ancestrale, de savoir ce qu’est l’amour, il sait surtout tenter quelques réponses qui font écho à nos vies, à nos sentiments, aux aléas de nos quotidiens sentimentaux, avec des hauts et des bas. Les mots qui s’entrechoquent alors sont de ceux qui savent exprimer les choses sans céder à la facilité, sans se perdre dans d’inutiles circonvolutions. Au bout du compte, une fois l’ivresse de cette mélodie servant à la perfection ces mots, peut-être n’aura-t-on pas la réponse à cette question éternelle mais, au moins, nous aurons pu y songer un peu et rêver beaucoup !
Les gens sont comme la vie, ils nous ressemblent trait pour trait, dans ce que l’on a de meilleur ou de pire, pour un jour ou pour toujours.
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Les gens sont comme ça, ils sont là, ils nous ressemblent, ils ont de la peine, de la joie, des colères, une vie. Parfois on les aime, parfois on les déteste, ils sont gentils ou brutaux, tendres ou étourdis, ils sont nous et réciproquement. Et tous ces « ils » que l’on croise jour et nuit, dans le métro ou dans notre miroir, au nord ou loin dans le sud, inconnus ou amants, on finit par ne plus les voir, on finit par ne plus y penser.
Alors, on se dit qu’il est bon que, de temps à autres, un 3.14Air nous rappelle, au creux d’une chanson délicate, que « les gens sont comme la vie », ils sont beaux ou moches, simples ou définitivement complexes, adorables ou méritant un mépris poli… et que, finalement, les gens c’est nous, que l’on soit jeune ou vieux, positif ou dépressif, amoureux ou content de ne pas l’être. Et que, comme tout le monde, il arrivera un moment où l’on ne prendra plus ce train fou qui s’appelle existence, où nous resterons sur le quai de la gare et regarderons tous ces gens qui, comme la vie, nous fileront entre les doigts.
Délicatement, Madjo nous invite à nous reconnecter avec l’enfant sauvage qui demeure en nous pour retrouver du sens à nos existences.
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En Madjo, comme en nous tous, vit un « enfant sauvage » intérieur qui ne demande qu’à s’exprimer. Dans notre forêt intime, peuplée de cauchemars et de rêves, celui-ci explore, s’émeut, a peur, se sent perdu et seul même au milieu d’une foule gigantesque. Trop souvent l’adulte que nous sommes (devenus) a oublié qu’il est là, qu’il suffit de rien pour lui permettre de revenir au grand jour. Trop souvent, il nous faut attendre un évènement plus ou moins dramatique pour, enfin, nous reconnecter à lui.
Trop souvent, les fous inconscients que nous sommes oublient que cet enfant, lui, a compris depuis longtemps que la nature est importante, vitale même, pour son existence et qu’il convient de ne pas la détruire sous peine d’auto annihilation. Une fois cela compris, pourquoi, donc, ne pas se couler dans les pas de Madjo et délicatement caressés par sa douce mélodie, plonger en nous à la recherche de cet enfant sauvage bien caché ?… Pourquoi ne pas se couper du monde frénétique pour en soi trouver les ressources d’envisager une vie nouvelle ?… Autant de questions auxquelles elle ne répond pas directement mais en nous invitant à nous poser un instant pour, au milieu de la beauté des notes et des mots, ouvrir en nous quelques nouveaux champs des possibles !
On se tourne autour, on s’aime, on a des états d’âme, on se quitte, on se retrouve, mais toujours sur une mélodie des Marmottes…
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Dans l’amour jusqu’au cou, on en oublie parfois ce qui a fait le sel de la découverte, ces instants magiques où tout est à découvrir, partager, cet passion fusion qui a tout bousculé sur son passage. On vit et dans nos vies qui s’effilochent, parfois on passe à côté de l’essentiel, on se concentre sur après demain sans penser à aujourd’hui. Puis, petit à petit vient le temps des « états d’âme », des questions et des doutes, de ces pas de côté que l’on fait et qui, peu à peu, nous perdent. Et un jour, sans que l’on ne s’en soit rendu compte, on regarde l’autre entre temps devenu un inconnu. Peut-on, alors, rattraper le temps perdu et de nouveau s’enflammer au contact d’un sourire revenu ?… Peut-on, pour le meilleur et jamais le pire, se dire que ce n’est pas la dernière fois ?…
Eternelles questions qu’à leur tout Les Marmottes se posent dans ce nouvel extrait de leur dernier album en date, « Dans l’amour jusqu’au cou », et trouvent ici une réponse en forme de chanson aussi virevoltante qu’émouvante, tendre que fougueuse. En quelques mots qui touchent du doigt l’essence même de ce que l’on a tous, plus ou moins, vécu un jour, Les Marmottes, accompagnés pour l’occasion par Philippe Prohom, réussissent – comme quasi systématiquement dans cet album ! – à nous entraîner dans leur univers léger et pourtant si profond, posant là une chanson qui transforme l’universel en miroir personnel. Nul besoin d’avoir connu l’amour qui s’enfuit pour y adhérer car ces « états d’âme » là sont de ceux qui peuvent parler à tout le monde, que l’on ait trop vécu ou pas assez.
Alors, avec cette petite bande de rongeurs aimables, prenons un peu de hauteur et partons à la découverte de cet amour qui est autant un roi qu’un mystère !
Mais où sont passés les rêveurs nous demande BT93 ?… En chacun de nous se trouve, peut-être, la réponse !
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Où sont les rêveurs, ceux qui veulent changer le monde ou simplement leur vie ?… Où sont ceux qui savent faire un pas de côté pour ne plus être dans la norme, dans le bon ton qui fait les mauvais comptes, où sont les frondeurs qui cassent volontairement les codes pour ne pas enfiler un costume de béton ?… Où sont les ravers qui se servent d’un beat hypnotique pour provoquer l’ivresse et le dépassement de soi ?… Où sont donc ces « altruistes » dont nous parle BT93 capables de ne pas se fondre dans le système pour être libres et provoquer l’art pour l’art ?… Où sont-ils donc tous, dans quelle dimension alternative naviguent-ils pour ne plus avoir affaire avec les contingences et exigences castratrices ?…
Peut-être ici et maintenant, peut-être nulle part ailleurs que dans l’imaginaire de Bernard Tanguy alias BT93, cet endroit un peu mélancolique, un peu persifleur, bourré de second degré et de phrases qui claquent aux vents mauvais !… Ou peut-être, si l’on se mettait à chercher un peu mieux, les trouvera-t-on en nous, plus ou moins bien cachés mais plus que prêts à en découvre avec nos petites lâchetés, nos grands renoncements, nos rêves inassouvis !… Comment savoir ?… Simplement en nous laissant envahir par le beat des « altruistes » et en ouvrant notre conscience aux mots tout sauf innocents de BT93 !
Quand l’amour toque à la porte ou fuit au loin, parfois les mots n’arrivent pas à franchir le seuil et tournent en nous timides et fragiles…
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Parce qu’il n’y a pas presque pas d’amours heureuses, ou comme diraient d’autres parce que les histoires d’A finissent mal en général, on se raccroche à des mots, des sons, parfois des mélodies, qui nous rappellent qu’un jour, une nuit, quelques mois ou quelques années, on s’est enivré au doux parfum de l’autre. Parce que l’on a tous, plus ou moins, participé à la grande aventure, on peut donner une peu d’importance, même fugace, à cet autre qui est venu, est resté et, peut-être, est parti loin, trop loin.
Parce qu’éternel est ce sentiment de perte amoureuse, on ne peut que comprendre ces quelques mots que Max Darmon habille de notes joyeuses pour évoquer celle qui n’est plus dans son atmosphère. Car il se peut que, comme lui, nous ayons connu « l’itinérante » insouciante ou manipulatrice, amoureuse ou blasée, et que l’on ait donné plus que de raison sans jamais rien attendre de plus que quelques instants infinis.
Peu importe dès lors qu’on soit tenté, en une injonction paradoxale, de fuir et de suivre, que les mots de Max Darmon soient cathartiques ou emplis d’espoir, cette grande aventure est tellement belle qu’à chaque fois on ne peut s’empêcher de partir à la recherche de celle qui sera notre itinérante !
Du bleu partout et surtout dans le coeur lorsque résonne en nous la mélodie envoûtante de Martin Seigneur & Mohamed Errebbaa
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Du bleu au dessus, sur les côtés et devant, du bleu pour dire ce que l’on a en tête, pour décrire l’amour et celle que l’on désire… Du bleu qui sort d’un stylo bille ou s’habille de notes joyeuses, du bleu pour envelopper une voix venue d’un ailleurs ensoleillé pour nous réchauffer le cœur et l’âme… Du bleu tour à tour triste ou émerveillé, rieur ou sensuel, du bleu seul ou à deux… Pour Martin Seigneur et Mohamed Errebbaa, « c’est du bleu » partout, dans les yeux qui s’échouent dans les vagues, dans les corps qui fusionnent pour vibrer à l’unisson, dans les continents qui se rejoignent pour faire tourner les têtes et groover les cours… Alors, ouvrons nos yeux et nos âmes et laissons le bleu nous envahir pour nous emporter sur une déferlante de bonnes vibrations !…
A tous les rêveurs et les fous, ceux qui accompagnent et ceux qui nous amusent, Arnold a quelques mots pour dire merci…
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A tous ceux qui un jour, nous ont donné des conseils, bons ou mauvais, qui au fil des jours nous ont amusés avec leurs histoires fantasques, nous entraînant dans des aventures plus ou moins imaginaires, on a parfois envie de dire merci.
A tous ceux qui ont mis un peu de poésie dans nos quotidiens, nous ont dit ces endroits que l’on ne connaissait pas assez, à ceux qui ont fait de nos nuits des jours fantastiques, on a parfois envie de dire combien ils sont essentiels.
A tous ceux-là, on a envie de dédier cet air joyeux qu’Arnold a joliment tressé. A tous, on a le désir d’offrir quelques mots d’amour ou d’amitié avant de les laisser partir vers d’autres horizons.
A eux dont un jour on a pu goûter la prose flamboyante ou la folie douce, on a juste besoin de dire merci. Et peu importe, finalement, à qui l’on adresse ce « Tu m’as dit », puisque finalement il est universel et se coule sans heurt dans chacun de nos parcours.
Et puis aussi à Arnold qui garde le cap en nous offrant, une fois encore, une chanson de qualité qui sait parler à nos émotions tout en jetant dans nos oreilles quelques mots délicats qui font sens !…
Avec Makja, 7 titres d’une « Session vivante vol 2 » suffisent pour que l’on se sente un peu plus en vie et lucides…
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Certains esprits bien charpentés, bien intentionnés, n’arrêtent pas de nous dire que la longueur fait la différence !… Pourtant, il peut arriver que la brièveté et d’une certaine forme d’urgence – réelle ou supposée – naisse le beau et le bon. Certes, l’on aime un peu plus ces albums qui prennent leur temps, figeant leurs notes sur plus d’une dizaine de titres et poussant au maximum les murs de leurs supports physiques – car oui, nous sommes anciens et donc aimons encore ces disques qu’ils soient cd ou vinyles ! – pour mieux nous combler. Mais il existe aussi, et c’est heureux, des albums plus brefs, plus concis, qui nous uppercutent et nous laissent aussi satisfaits que rêveurs.
Assurément, ces « Sessions Vivantes – vol. 2 » (qui d’emblée nous donnent envie d’aller jeter une oreille sur le volume 1 que nous avions loupé) de Makja font partie de cette dernière catégorie. En allant à l’essentiel, en ne cherchant ni l’inutile, ni le remplissage, l’artiste va directement au but, touchant nos esprits avec 7 titres qui parlent autant à nos tripes qu’à nos émotions les plus tendres. Car c’est bien là que Makja excelle, dans cette capacité à manier autant la colère que l’amour, la douceur que le choc frontal. C’est un tempérament nous direz-vous et vous aurez raison, tant son univers passe d’une atmosphère à l’autre sans heurt, sans même en avoir l’air. Avec sa voix brute, il va à l’essentiel, que ce soit pour égratigner les puissants ou dire ces mains amoureuses qui se caressent sans trop oser.
Rock et chanson, chanson rock, rock doux, Makja ne choisit pas et nous entraîne dans son monde, là où les mots disent l’ego et le ras-le-bol, où l’encre de sa plume délicatement dessine une carte de l’humain pleine de bosses et de creux, de hauts en couleurs et de bas de casse. Sa guitare saturée en bandoulière, on l’imagine tracer sa route sans se préoccuper des avis tranchés de ceux qui savent, préférant de loin la confrontation avec celles et ceux pour qui il écrit, vous, moi, nous.
A fleur de peau, qu’il nous conte un amour pur ou une mémoire qui flanche, qu’il nous entraîne dans sa saine révolte contre la tyrannie de l’égo d’un « Roi Soleil », dont on connaît tous le visage, ou espère l’emballement des chevaux de la révolution, qu’il se serve de ses propres mots ou utilise ceux d’Orelsan (« Tout va bien »), rien, jamais, dans ces 7 titres, n’est superficiel ou dispensable. Au contraire, chaque morceau vient nous cueillir en douceur, nous embarquant dans un grand huit émotionnel entre ombre et lumière, un voyage auquel l’on n’est pas préparé et qui nous fait vivre des émotions aussi diverses que fortes.
Avec ses notes, avec ses mots, Makja allume de petites bougies dans nos existences pleines de nuit et de brouillard, il leur offre, le temps de quelques secondes, quelques minutes, un petit peu de force en plus, un petit peu de calme en moins. En déchirant – un peu – le voile qui obscurcit nos ciels, il ouvre pour nous des fenêtres vers un ailleurs fait d’amour et de lucidité. Surtout, il le fait non pas en nous donnant des leçons ou en nous bousculant plus ou moins gentiment, mais plutôt en nous donnant les clés pour que nous puissions, à notre rythme, selon notre volonté, nos désirs, suivre le chemin qu’il nous a tracer et ouvrir, plus ou moins, nos yeux de rouille face à ce temps qui passe et ces gens qui profitent de notre apathie.
En plaçant l’humain et le partage au centre de tout – lui qui joint les actes aux paroles en œuvrant au quotidien pour des publics trop souvent délaissés (enfants, personnes âgées, prison, hôpitaux) -, Makja, avec cette poésie brute qui, peut-être, lui vient de son passé dans le rap, nous touche au plus profond de notre âme, posant ses mots sans artifice et ses mélodies sans superflu, sur nos émotions plus ou moins maîtrisées, plus ou moins cachées.
Autant dire que l’on ne ressort pas totalement indemne de cette écoute et que longtemps après avoir refermé ce chapitre, il nous revient en mémoire ces rimes et cette voix, ces petits riens qui font de belles ou fortes histoires, ces tranches de vie que l’on croirait sorties de notre propre parcours. Et invariablement l’on se demande si l’on aurait pas aimé, finalement, avoir quelques titres de plus à se mettre sous la dent, pour que le plaisir se prolonge et trouble un peu plus encore nos émotions. Qui sait, peut-être bien que d’éventuelles « Sessions vivantes – vol. 3 » combleront ce manque et passeront la barre des 10 titres !… En attendant, on se repasse en boucle ces 7 morceaux-là et c’est déjà pas mal !
Andoni Iturrioz se sert de ses mots pour nous appeler à faire usage de notre raison en une révolution par épiphanie collective…
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Il faut se rendre à l’évidence, la « Révolution » prônée par Andoni Iturrioz, portée qu’elle est par une poésie franche et directe, n’est peut-être pas pour demain, ni après-demain. Mais avec ces mots qui doucement pénètrent en nous, elle est la promesse d’un grand jour qui naîtrait d’une prise de conscience globale, de ce lendemain qui chante le silence, la pause collective, l’arrêt des folies.
Peu importe qu’il s’adresse frontalement à nos névroses universelles, qu’il n’offre pas forcément de solutions à saisir par le plus grand nombre (mais est-ce bien le rôle de l’artistes ?!), car avec sa mélodie enveloppante il bouscule notre horizon en nous exhortant à faire usage de notre raison pour que, pacifiquement, nous œuvrions pour que cette révolution par épiphanie collective nous ouvre les portes du bonheur.
Vaste programme nous direz-vous !… Certes, mais il faut bien commencer par une première pierre et, qui sait, cette chanson sera peut-être celle-ci !
Julien Sfeir ne mâche pas ses mots que il dit « je t’emmerde »… et le pire c’est que ça nous fait sourire…
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Y’a des jours, comme ça, où l’on croise trop de personnes que l’on a envie de baffer, des individus aux valeurs si éloignées des nôtres que l’on ne peut que désirer leur dire tout le mal que l’on pense d’eux, des gens qui se croient tellement au dessus du lot qu’ils en oublient à être juste humains.
Y’a des jours comme ça où l’on se dit que l’on a de la chance de croiser quelqu’un comme Julien Sfeir qui, avec le sourire et une mélodie fraîche, peut devenir notre porte-parole et dire, en notre nom, à tous ces connards anonymes « je t’emmerde ». Et comme, forcément, on est tous le con de quelqu’un, en prime on peut faire œuvre d’auto-dérision – le signe qui sait que l’on n’est pas forcément aussi abruti que ça ! – et prendre cette apostrophe pour nous avec le sourire…
En tout cas, s’il y a bien une chose que Julien Sfeir ne fait pas avec sa chanson, c’est nous emmerder !
On sait bien que beaucoup reste à faire, dans notre société, pour que la « Couleur » ne soit plus un sujet, pour que tout le monde brille de la même façon. On aimerait que personne ne soit plus en danger pour une simple pigmentation de peau. Et pour peu que l’on ait notre ciel ouvert à d’autres horizons, on sait que tout n’est pas rose sous nos latitudes et que peuvent très rapidement souffler les vents mauvais de l’intolérance et du repli sur soi.
Quand la peur instrumentalisée et le refus de voir la réalité sont de la partie, on se dit qu’il n’y a pourtant rien, a priori, dans nos gênes qui gêne. Et tant pis pour ceux qui, depuis trop longtemps, ont tendance à tout voir en noir et blanc pour mieux tirer sur tout ce qui bouge.
Alors, du haut de son cœur, elle qui toujours se fait le porte-drapeau de ceux qui n’ont pas l’occasion d’exprimer leurs idées, d’expliquer leur quotidien, elle pour qui peu importe la couleur de la peau, Zazie nous envoie quelques notes et quelques mots qui font sens, issus de son nouvel album « Aile-P » sorti le 2 décembre dernier, pour essayer d’éclairer, une fois de plus, quelques cœurs et quelques esprits. Croisons les doigts pour que cela fonctionne… enfin !
Turquoise M écrit une merveilleuse « lettre » d’amour à son piano et nous touche en plein cœur…
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Que n’ont-ils pas entendu ces artistes à qui l’on a dit, comme à Turquoise M, qu’ils étaient trop ceci ou pas assez cela, qu’ils devaient faire évoluer leur projet pour être dans la norme, que leurs chansons auraient du mal à trouver un large public faute d’être dans l’air du temps, de plaire à la hype ou aux sachants !… Au fil du temps, on en a croisé de ces artistes qui sourient en entendant tant de formules définitives et, une fois le dos tourné, s’effondrent, se posant mille questions sur leur art et sa finalité, on en a côtoyé de ces artistes qui finissaient par partir faire autre chose de leur vie à force de se taper la tête contre le mur de nos idées définitives.
Et puis, et puis, il y a, de temps en temps, des êtres lumineux, sensibles et forts, qui décident de passer au-delà de tout ça et de continuer, vaille que vaille, contre vents et avis superficiels, de creuser un sillon qui ne cherche pas à plaire à tel ou tel mais à « juste » exprimer des émotions. Des artistes comme Turquoise M qui peuvent s’installer devant un “simple” piano et lui ouvrir son cœur, qui, en quelques notes délicates et mots d’une douce poésie, sans autre instrument, nous caressent et nous transportent dans une bulle ouatée où, enfin, le temps semble s’arrêter pour nous permettre de juste profiter de la beauté d’une mélodie, de la sensibilité de ces quelques mots d’amour.
Alors oui, peut-être bien que ce titre, « A mon piano », n’est pas le plus sautillant de l’année mais qu’il fait du bien au cœur et à l’âme, et que, en se foutant complètement des modes, en se “contentant” de sincérité, de poésie et d’une magnifique plume, un artiste peut tout à fait nous procurer de jolies émotions.