Sublime inconnue rencontrée au hasard d’une errance musicale, objet de tant de désirs et d’émerveillement, elle n’est pas de celles que l’on pose dans un coin pour ne plus s’en préoccuper. Non, au contraire, avec ses courbes parfaites, cette couleur qui tend vers la perfection, ce petit air mutin et ces accents venus tout droit du sud des Etats-Unis, elle serait plutôt de ces compagnes exigeantes que l’on couve de gestes tendres, même si, de temps à autres, il nous arrive de les maltraiter un peu. Oh trois fois rien, quelques secousses, quelques frottements saccadés, deux ou trois pincements juste pour le plaisir de leur tirer des sons magnifiques. Elle est cette accompagnatrice merveilleuse qui réussit, par petites touches plus ou moins rapides, à transformer les notes de musique en émotions pures, à faire des mots qui glissent de nos bouches des volutes sublimes qui vont au plus loin dans l’âme de ceux qui les reçoivent. Alors, il fallait bien une chanson pour lui rendre hommage, un petit air folk, americana, tout tendre, tout délicat, comme ce « Laora Rosewood » d’Emmanuel Della Torre, pour transmettre un peu de cet amour que ressent immanquablement le musicien pour sa guitare, cette compagne des bons et des mauvais jours, parfois source d’inspiration, parfois « juste » merveilleux outil pour exprimer ce que nos mots et nos paroles ne peuvent ou ne savent dire…