Petit flash-back. Il n’y a pas si longtemps, Emmanuel Della Torre nous emmenait en road-trip le long des routes, plus ou moins chaudes, des Etats-Unis, nous offrant, de loin en loin, quelques magnifiques cartes postales musicales, où chaque note de musique inscrite à l’encre bleue des kilomètres parcourus, nous invitait au voyage, à l’onirisme, au partage. Comme une logique sous-jacente, il fallait que le périple prit fin un jour, géographie oblige. Pourtant, il nous restait en bouche comme un goût de pas assez, une envie de plus, d’ailleurs, d’encore. Il nous fallait une nouvelle petite carte postale, pour la route, pour rêver quelques minutes de plus.
Il faut croire qu’Emmanuel Della Torre, comme nous bloqué dans un hexagone aux couleurs bitume et tristesse, ait lui aussi ressenti ce besoin, cette envie d’aller se frotter aux accents de ce pays hors normes, monstre aux paysages merveilleux et impressionnant. Alors, il a claqué sur sa guitare quelques accords ensoleillés, joyeux, dignes de ces îles que l’on appelle Hawaï, ultime (???) étape de cette odyssée folk qui nous a accompagné ces derniers mois. “Mauna Kea, Mauna Loa” comme cri de ralliement pour tous ceux qui ont envie d’horizons dégagés, de mer chaude et de nature luxuriante, deux noms de volcans comme paradoxal titre d’une mélodie apaisante, délicate, tout sauf violente ou agressive, et pour Emmanuel Della Torre le symbole d’une vision (un peu) décalée de cet ailleurs de rêve qu’il sait si bien mettre en musique. Pour nous, en tout cas, une nouvelle étape des plus agréables qui, on l’espère, sonnera bientôt l’heure d’un nouveau voyage, à Hawaï ou ailleurs, pourvu qu’on dévore les kilomètres en écoutant la musique d’Emmanuel Della Torre…