Il y a ceux qui revendiquent et qui le disent haut et fort, le plus fort possible même. Il y a ceux qui écoutent et finissent toujours par suivre une parole aux atours les plus beaux, fut-elle dénuée de sens, de convictions, de réalité. Et puis il y a Mahrnie, oiseau musical délicat qui vient nous entretenir du “Malheur du temps”, avec calme certes mais surtout un fatalisme sombre paradoxalement fort agréable à entendre. Dans son monde, il y a des fous qui gouvernent des aveugles, des larmes dans les vagues à l’âme et des fouets qui dressent les corps droits pour qu’ils se couchent. Là où d’autres, nombreux, auraient hissé le drapeau noir de la révolte, Mahrnie, elle, nous prend doucement par la main et, au son d’une mélodie de dentelle, avec cette économie de gestes que peuvent avoir ceux qui savent avoir raison, nous guide, à son tour, dans sa vision pessimiste d’aujourd’hui pour, qui sait, que nos lendemains finissent par chanter enfin !…