No One Is Innocent en marche vers l’inéluctable…

Face au pire des courants négatifs, ils marchent vers l’inéluctable fin de l’espoir… sauf si les mots de Kemar réussissent à inverser la tendance !

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Parfois le bruit et la fureur sont nécessaires pour faire passer un message, comme la traduction d’une violence qui heurte ou qui, trop longtemps contenue, ne demande qu’à tout balayer sur son chemin. Mais dans d’autres cas, face aux vents aussi violents que mauvais, la délicatesse d’une mélodie qui n’en rajoute pas porte encore plus haut les mots qui mettent en garde contre les maux d’une fin inéluctable

No One Is Innocent le sait, le dit depuis si longtemps, se fatigue même à hurler face aux loups, face à la mauvaise haleine. Alors même que se profile pour la bande emmenée par Kemar la fin du chemin, il était pour eux salutaire de continuer encore un peu le combat et nous montrer en douceur que ces gens qui approchent de plus en plus du pouvoir avec de sombres intentions ne sont pas nos amis et que si, comme l’on garde la tête dans les nuages, ils marchent vers le haut, c’est pour mieux nous promettre des lendemains qui déchantent. 

Alors, pour éviter que la vague nous submerge définitivement et nous plonge dans la pire des dépressions, pour ne pas laisser les vampires de la peur gagner, écoutons les mots qui nous sont assénés, pensons à ce qu’ils nous disent et tirons-en les bonnes conclusions ! 

 

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Shaka Ponk, un dernier pour la route…

Avant de baisser le rideau sur leur aventure, les Shaka Ponk nous offrent de loin en loin quelques clips, comme « I’m picky », pour nous consoler.

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Des sourires sur les lèvres, des étoiles plein les yeux, de l’énergie que l’on partage et qui nous booste pour de longs moments, des mots qui touchent, révoltent, émeuvent, dynamisent, des mélodies que l’on reprend en choeur dans des arènes surchauffées ou des festivals bourrés d’amis, Shaka Ponk fait son dernier tour de piste et déjà dans notre esprit se forme une petite rengaine qui tourne, tourne, tourne encore et encore : regrets éternels !

Alors contre mauvaise fortune bon cœur on se jette sur ce « I’m picky » unplugged et l’on se dit en regardant ces images de concert, cette folie partagée, cet amour qui transpire de chaque minute, de chaque visage, que c’est vraiment trop con de se quitter déjà. Et dans ce monde de brutes où peu de choses semblent échapper à la médiocrité, où chaque news ou presque nous donne irrésistiblement envie de déprimer, on se prend à rêver que Frah, Sam et leurs camarades d’un coup d’un seul prendront conscience qu’ils ont un vrai, un puissant rôle dans la vie de milliers de gens et que sans eux, sans leur musique, sans leurs mots, le vide sera immense et les « méchants » auront la voie définitivement libre pour faire n’importe quoi !

 

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Makja – « Sessions vivantes – Vol. 2 »

Avec Makja, 7 titres d’une « Session vivante vol 2 » suffisent pour que l’on se sente un peu plus en vie et lucides…

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Certains esprits bien charpentés, bien intentionnés, n’arrêtent pas de nous dire que la longueur fait la différence !… Pourtant, il peut arriver que la brièveté et d’une certaine forme d’urgence – réelle ou supposée – naisse le beau et le bon. Certes, l’on aime un peu plus ces albums qui prennent leur temps, figeant leurs notes sur plus d’une dizaine de titres et poussant au maximum les murs de leurs supports physiques – car oui, nous sommes anciens et donc aimons encore ces disques qu’ils soient cd ou vinyles ! – pour mieux nous combler. Mais il existe aussi, et c’est heureux, des albums plus brefs, plus concis, qui nous uppercutent et nous laissent aussi satisfaits que rêveurs.

Assurément, ces « Sessions Vivantes – vol. 2 » (qui d’emblée nous donnent envie d’aller jeter une oreille sur le volume 1 que nous avions loupé) de Makja font partie de cette dernière catégorie. En allant à l’essentiel, en ne cherchant ni l’inutile, ni le remplissage, l’artiste va directement au but, touchant nos esprits avec 7 titres qui parlent autant à nos tripes qu’à nos émotions les plus tendres. Car c’est bien là que Makja excelle, dans cette capacité à manier autant la colère que l’amour, la douceur que le choc frontal. C’est un tempérament nous direz-vous et vous aurez raison, tant son univers passe d’une atmosphère à l’autre sans heurt, sans même en avoir l’air. Avec sa voix brute, il va à l’essentiel, que ce soit pour égratigner les puissants ou dire ces mains amoureuses qui se caressent sans trop oser.

Rock et chanson, chanson rock, rock doux, Makja ne choisit pas et nous entraîne dans son monde, là où les mots disent l’ego et le ras-le-bol, où l’encre de sa plume délicatement dessine une carte de l’humain pleine de bosses et de creux, de hauts en couleurs et de bas de casse. Sa guitare saturée en bandoulière, on l’imagine tracer sa route sans se préoccuper des avis tranchés de ceux qui savent, préférant de loin la confrontation avec celles et ceux pour qui il écrit, vous, moi, nous.

A fleur de peau, qu’il nous conte un amour pur ou une mémoire qui flanche, qu’il nous entraîne dans sa saine révolte contre la tyrannie de l’égo d’un « Roi Soleil », dont on connaît tous le visage, ou espère l’emballement des chevaux de la révolution, qu’il se serve de ses propres mots ou utilise ceux d’Orelsan (« Tout va bien »), rien, jamais, dans ces 7 titres, n’est superficiel ou dispensable. Au contraire, chaque morceau vient nous cueillir en douceur, nous embarquant dans un grand huit émotionnel entre ombre et lumière, un voyage auquel l’on n’est pas préparé et qui nous fait vivre des émotions aussi diverses que fortes.

Avec ses notes, avec ses mots, Makja allume de petites bougies dans nos existences pleines de nuit et de brouillard, il leur offre, le temps de quelques secondes, quelques minutes, un petit peu de force en plus, un petit peu de calme en moins. En déchirant – un peu – le voile qui obscurcit nos ciels, il ouvre pour nous des fenêtres vers un ailleurs fait d’amour et de lucidité. Surtout, il le fait non pas en nous donnant des leçons ou en nous bousculant plus ou moins gentiment, mais plutôt en nous donnant les clés pour que nous puissions, à notre rythme, selon notre volonté, nos désirs, suivre le chemin qu’il nous a tracer et ouvrir, plus ou moins, nos yeux de rouille face à ce temps qui passe et ces gens qui profitent de notre apathie.

En plaçant l’humain et le partage au centre de tout – lui qui joint les actes aux paroles en œuvrant au quotidien pour des publics trop souvent délaissés (enfants, personnes âgées, prison, hôpitaux) -, Makja, avec cette poésie brute qui, peut-être, lui vient de son passé dans le rap, nous touche au plus profond de notre âme, posant ses mots sans artifice et ses mélodies sans superflu, sur nos émotions plus ou moins maîtrisées, plus ou moins cachées.

Autant dire que l’on ne ressort pas totalement indemne de cette écoute et que longtemps après avoir refermé ce chapitre, il nous revient en mémoire ces rimes et cette voix, ces petits riens qui font de belles ou fortes histoires, ces tranches de vie que l’on croirait sorties de notre propre parcours. Et invariablement l’on se demande si l’on aurait pas aimé, finalement, avoir quelques titres de plus à se mettre sous la dent, pour que le plaisir se prolonge et trouble un peu plus encore nos émotions. Qui sait, peut-être bien que d’éventuelles « Sessions vivantes – vol. 3 » combleront ce manque et passeront la barre des 10 titres !… En attendant, on se repasse en boucle ces 7 morceaux-là et c’est déjà pas mal !

 

 

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SEBSEB – « La terre sous mes pieds »

Ils veulent creuser des fossés entre eux et nous… et on ne se laissera jamais faire !

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Là-haut, dans leurs tours d’ivoire, là où jamais n’entrent les moins que rien, là où jamais on entend la rumeur de la rue, là où la misère des uns fait le bonheur des autres, ils veulent creuser des fossés entre les tours et les pavillons, entre ceux qui ont tout et ceux qui ne sont rien, entre ceux qui passent toujours au travers des mailles du filet et ceux qui d’emblée sont coupables de tout. Peu importe d’où l’on vient, peu importe quelles sont les traditions dont on est issu, la terre sous nos pieds est la même et l’on est partout chez nous. Et si certains feignent de ne pas le comprendre, de ne pas l’entendre, heureusement il y a des voix telle que celle de Sebseb pour dire ces mots haut et bien fort, histoire que quelques oreilles s’ouvrent, que quelques consciences se réveillent. Certes, cela ne suffira peut-être pas à provoquer le grand soir mais au moins c’est une petite pierre nécessaire, vitale même, posée dans la chaussure de ces sachants si prétentieux qu’ils en oublient qu’ils nous ressemblent, une piqure de rappel en ces temps de somnolence généralisée. Car si l’on peut tous dire que l’on a la même terre nourricière sous nos pieds, combien sommes-nous à penser que nous avons une forme d’obligation morale à faire en  sorte que les jeunes d’aujourd’hui, qu’ils s’appellent Sébastien, Mamadou, Salim, Kevin ou Romain, n’aient pas à vivre dans un ghetto, considérés comme des chiens à qui l’on donne, de temps à autre, un os à ronger. Rien de compliqué, rien de dangereux, juste ouvrir ses bras, son cœur et ne plus accepter l’inacceptable !

 

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Sebseb – « Le Zèbre »

Et si un jour, à force de mots faisant sens, tous les fous prenaient le pas du Zèbre…

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Dans un monde blanc sur blanc, où de plus en plus de gens mettent la tête dans le sable pour ne pas avoir à prendre le risque de se révolter contre la douce oppression de leur quotidien, où l’absence d’aspérités, de vérités, deviennent la norme infranchissable pour tant et tant d’esclaves volontaires, parfois une voix différente se fait entendre, douce ou rageuse, sensée ou totalement siphonnée, une voix comme celle du « Zèbre » Sebseb, iconoclaste préférant dire les choses haut et fort plutôt que de ses coucher, indomptable artiste ayant des choses à dire, des uppercuts à délivrer, des yeux à ouvrir. Lui ne le fait pas méchamment, pas dans la violence, bien au contraire, avec son flow slammé délicat, presque fragile, il aligne les mots qui font sens, les idées qui percutent et, pour peu que l’on ait pas fait le choix de se placer au cœur de la majorité des endormis, donnent matière à réfléchir, à discuter, à ne pas être d’accord qui sait, l’essentiel, pour Sebseb comme pour nous, étant d’être dans le dialogue, le partage, la vie quoi. Drôle de zèbre que Sebseb certes, mais parole ô combien nécessaire en ces temps troubles et troublés de régression douce et (presque) inodore de nos libertés individuelles…

 

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