Dans la nuit de nos nuits éperdues il y a une voix sur le fil qui erre et nous invite à la suivre le long de rues aux contours mal définis, une voix qui ne cherche pas le côté soft des choses mais nous entraîne là où tout se joue, dans cet arrière-plan où l’homme animal laisse parler ses instincts, une voix qui s’enroule autour d’un riff lancinant et mal aimable de guitare, véhicule de rêve pour sensations paradoxales, moteur d’une dérive immobile au cœur d’une ville que l’on ne connait pas, où l’on croise d’autres corps déglingués. Dans cette « Night of nights » que nous content Ytso & Wayne, il y a la couleur de l’ennui et celle de l’espoir, il y a le son de nos vies qui s’échappent et de nos cœurs qui vibrent sans trop savoir pourquoi ni pour qui, il y a des heurts et des courses folles, des joies immodérées et de sombres délires, il y a une hypnotique mélodie rock qui, en ne cherchant pas à nous séduire d’emblée, nous pose en déséquilibre pour mieux nous envoûter et nous entraîner dans sa ravissante mélancolie aux couleurs aussi poétiques que sombres.