Certaines mélodies, sans que l’on s’en rende compte, habillent nos instants fugaces comme le feraient les plus belles bandes-originales de films, rendant ces existences plus amples, plus denses, parfois dramatiques, parfois joyeuses ou mélancoliques. Il en faut, d’ailleurs, de la puissance émotionnelle pour ainsi pouvoir nous envoyer directement dans une dimension cinématographique sans s’appuyer sur le pouvoir des mots. Franck Marchal a visiblement trouvé la recette pour ce cocktail rare tant son “Eternal present“ nous prend à la gorge, dans le bon sens du terme, et par la main pour nous entraîner dans une balade intérieure qui ne peut en aucun cas laisser indifférent. Et s’il nous propose, en support visuel, un magnifique clip, porté par l’extraordinaire Sophie Michard, dont la thématique dramatique vient presque contredire la beauté de la mélodie, entre textures synthétiques et piano acoustique, on peut tout aussi bien, après l’avoir dégusté sans aucune once de modération, rejouer le film avec notre propre vécu, nos propres émotions, nos propres envies. Il suffit alors de constater que cela « fonctionne » tout aussi bien pour être définitivement convaincu d’être face à une pépite musicale et, au-delà, un artiste qui, en se positionnant à la frontière entre musique symphonique et création électronique a réussi à créer un univers aussi magnifique qu’émouvant, aussi fort émotionnellement que sublime musicalement. A dévorer séance tenante…








