Si, il faut bien l’avouer, dans nos pages rares sont les titres instrumentaux, il est parfois des exceptions qui font un bien fou à l’âme. Ainsi en est-il de l’univers d’Alessio Ruggio qui, avec son seul piano, réussit à nous transporter sur une gamme d’émotions des plus larges. Quelques notes frappées sur les touches noires et blanches de son instrument et nous voici instantanément parti vers un ailleurs merveilleux ou fantasmagorique, flamboyant ou tendre.
Quelques rimes musicales de « Dégénérescence nocturne » et voici que s’ouvre à nous un univers cinématographique dont, intérieurement, nous sommes les héros. Il suffit de fermer les yeux – même si le clip qui accompagne le morceau est plutôt agréable à suivre ! – pour que dans notre esprit se forment des images pures ou dures, pour que l’histoire qui se fait jour en nous balaie tout sur son passage et fasse de nous les acteurs d’un scénario qui s’écrit au présent.
Et si, parfois, ces doigts qui se jouent de la pesanteur se font un peu mélancoliques, c’est bien parce que dans toute histoire réussie, il y a des sentiments divers qui se mêlent, des émotions qui s’affrontent. Cela, Alessio Ruggio le maîtrise à la perfection et, en 3 petites minutes seulement, réussi à nous emmener bien au-delà des frontières de nos perceptions immédiates, là où seule notre imagination a le pouvoir et ouvre le champs de tous nos possibles.