Parles-moi du DVD live des Fatals Picards
Le DVD est dispo sur notre site depuis le 1er mai et à la vente lors de nos concerts à partir du 2 mai. Il a été réalisé grâce à un financement participatif sur Ulule.fr. Nous sommes un peu précurseurs car nous avons été les premiers à avoir un financement participatif si élevé pour un DVD musical en France et les 2èmes dans le monde !
Vous êtes des novateurs !
Pas tant que ça, Oldelaf avait déjà obtenu beaucoup d’argent grâce au financement participatif pour réaliser deux clips et un album mais nous avons battu un record ! Et c’était pour un DVD musical alors qu’on sait que les DVD musicaux se vendent très mal en France. Et nous, on a réussi à en vendre déjà 2 000 rien qu’avec les pré-ventes !
Comme ce sont nos fans qui sont devenus nos producteurs, on a décidé de ne vendre le DVD que sur notre site internet et lors de nos concerts. Ca nous permet d’aller encore plus loin dans l’indépendance.
1034 dates de concert depuis la création du groupe, ça donne le vertige, non ?
En fait, on vient de dépasser les 1 100 concerts pour 12 ans d’existence du groupe. C’est gigantesque ! Là aussi, je pense qu’on approche des records !
C’est toujours autant le pied de tourner ensemble ?
C’en est même incroyable. On n’a pas joué depuis 5 mois, notre premier break depuis 10 ans. Et là on est reparti depuis le 2 mai, on n’en pouvait plus de ne pas jouer. On repart tous les week-ends avec ce même plaisir d’être ensemble.
C’est votre 2ème petite famille…
C’est ça ! On ne se voit quasiment pas en dehors mais comme on joue ensemble 100 jours par an, on en éprouve pas le besoin.
Comment tu en es venu à être l’interprète de « Mon Père était tellement de Gauche » ?
Le créateur de cette chanson c’était Ivan, le premier chanteur du groupe. Quand on l’a enregistrée la première fois, je n’étais pas du tout content de l’arrangement de cette chanson. Je la trouvais trop rapide et je trouvais qu’on ne lui donnait pas la mesure nostalgique et sentimentale qu’elle méritait. Et puis, mon père à moi était vraiment de gauche, donc ce morceau me parlait… Quand Ivan est parti des Fatals Picards, j’ai décidé que ce serait moi qui chanterais dorénavant cette chanson, ce qui n’a pas posé de problème vu que Paul ne se reconnaissait pas forcément en elle.
Je tiens vraiment beaucoup à cette chanson. Je peux dire, sans orgueil aucun vu que ce n’est pas moi qui l’ai écrite, que c’est un véritable petit bijou encore trop méconnu à mon goût. J’ai d’ailleurs décidé de la ré-enregistrer son mon propre album en y mettant les moyens, notamment avec un gros arrangement cordes, pour lui donner une deuxième vie et, je l’espère, la notoriété qu’elle mérite !
Tu en parles comme une chanson nostalgique et sentimentale, c’était donc très cohérent de la faire figurer sur ton album solo qui est tout à fait dans cette veine…
Absolument, elle y avait totalement sa place.
On est très loin de l’univers des Fatals Picards…
Clairement. On n’est très très loin du rock’n roll, j’ai d’ailleurs très peu de batterie sur cet album mais c’est un univers qui fait partie de moi. Mes parents écoutaient beaucoup de Chanson Française et j’ai été bercé par ça quand j’étais petit. Mon père était fan de Brassens et de Brel. J’aime les textes, les textes nostalgiques, j’aime les mélodies ; j’écoute encore beaucoup de chansons françaises à l’heure actuelle. Ce sont vraiment mes 2 facettes : batteur de rock et chanteur de chansons françaises. C’est ma petite perversion à moi !
Tu reprends aussi le Petit Bal Perdu de Bourvil…
Non, j’ai changé d’avis entre temps, j’ai décidé de reprendre La Tendresse. J’y ai réfléchi longtemps parce que j’adore ces 2 chansons. Le Petit Bal Perdu est une chanson relativement connue et La Tendresse rentrait plus dans la thématique de mon album qui parle de tendresse et d’amour. Je trouvais que la version de Bourvil était un peu trop typique ; elle avait aussi était reprise par Marie Laforêt mais elle était un peu tombée dans l’oubli. J’ai donc décidé que ce serait La Tendresse que je reprendrai finalement.
Pourquoi Novembre 67, comme titre d’album ?
D’abord 1967, c’est l’année de ma naissance. Ensuite, je pense que ma chanson « Novembre 67 » va parler à tout le monde parce qu’elle raconte évidemment les événements qui ont eu lieu à ce moment-là – la mort de Che Guevara, la Guerre des Six Jours… – mais dans le refrain elle dit « Mais dans les yeux de mon père et dans les yeux de ma mère, je sais que cette année-là, il n’y avait que moi. ».
J’ai vraiment demandé à ma mère de quoi elle se souvenait de cette année-là et elle m’a répondu : « de rien d’autre que de toi ». Et je pense que pour tous les enfants c’est comme ça : l’année de leur naissance, leurs parents ne se souviennent que de ça.
Est-ce inévitable d’avoir envie d’un projet solo quand on est dans un groupe ?
Non pas forcément. Dans mon cas, l’idée de cet album est venue d’une promesse que j’ai faite, il y a deux ans, à Michel Jourdan qui est un des plus grands auteurs-compositeurs de la Chanson Française ; il a notamment écrit les plus grands tubes de Mike Brant, de Julio Iglesias ou encore de Calogero. Il m’a appelé un jour et il m’a dit qu’il m’avait écrit trois chansons. Je chantais déjà « Mon Père était tellement de Gauche » à l’époque mais je lui ai répondu qu’il se trompait, que je n’étais pas chanteur. Il m’a dit que c’était moi qui me trompais et que j’étais bien chanteur mais que je ne voulais pas le reconnaître… Il m’a invité chez lui et il m’a fait écouter les trois magnifiques chansons qu’il m’avait écrites dont « Les Gens qu’on Aime ».
J’étais en pleine tournée des Fatals Picards mais je lui ai dit qu’à partir de novembre 2014 je serais en break pour 5 mois et que je les enregistrerai à ce moment-là.
Me contenter d’enregistrer trois chansons n’avait pas de sens, j’ai donc décidé de faire un album complet. Et j’y ai pris goût. Je me suis entouré d’amis qui m’aident à produire le disque comme Benoît Falip, le tourneur des Fatals Picards, ou qui m’aident à écrire le disque comme Hervé Tarasco ; je me fais le kif le plus total, je ne m’entoure que des meilleurs musiciens français. Par exemple, quand j’étais plus jeune, je regardais Christophe Deschamps à la batterie et je me disais que je n’arriverais jamais à jouer comme lui. Et c’est vrai, je ne joue pas comme lui mais c’est lui qui joue dans mon album ! J’ai pris le meilleur bassiste, le meilleur pianiste. Je me fais vraiment plaisir, je me régale.
Je vois beaucoup de gens qui font des albums dans l’urgence ou avec des réalisateurs qu’on leur impose. Moi, je le fais en choisissant mes musiciens, en prenant mon temps ; il a maturé dans ma tête pendant presque deux ans et au final, il va ressembler vraiment à ce que j’ai dans la tête.
Tu penses que tu tourneras avec ?
Ce n’était pas du tout le but au départ. Tout le monde me pose la question mais je pense que non. Je ferai un concert, c’est sur, parce que je l’ai promis au moment du financement participatif. Après, peut-être, on verra…
Tu as récolté plus de 10 000 € sur Ulule pour ton projet, comment as-tu eu cette idée ?
C’est en faisant le tour des sites de financement participatif pour le DVD des Fatals Picards que j’ai choisi Ulule qui est bien fait et qui prend moins d’argent que les autres.
Maintenant que tu as ton financement, tu te donnes combien de temps pour sortir l’album ?
Fin mai normalement, j’aurai fini l’enregistrement des parties audio et je ferai mes voix début juin. Il devrait être donc terminé dans le courant du mois de juin. Mais comme il s’appelle « Novembre 67 », je vais attendre l’automne pour le sortir. Je vais quand même mettre une ou deux chansons en ligne avant, je ne pourrais pas tenir … C’est dur de garder pour soi des bébés qu’on meure d’envie de partager. J’enverrai forcément un ou deux titres aux personnes qui ont participé au financement, j’en mettrai aussi un ou deux en ligne et je les transmettrai aussi aux radios peut-être…
Retrouvez le DVD live et les infos tournée des Fatals Picards sur www.fatalspicards.com
Retrouvez le projet solo de Jean-Marc Sauvagnargues sur http://fr.ulule.com/novembre-67/