Voila, voila, on se dit qu’on est tranquille, que l’été est terminé et que l’on va pouvoir passer sans transition des morceaux idiots qui ont rythmé notre été à ceux, tout aussi crétins, qui vont envahir nos ondes radios et télé, brûlant en même temps que le soleil d’automne les quelques neurones que nous ont laissés les mois d’été. Et puis, patatras, voila que déboule sur notre platine une petite galette qui ne paient pas de mine, un disque en rouge et jaune (il paraît qu’on dit sang et or pour faire couleur locale !) dont on ne se méfie pas et qui, une fois commencé, nous fait swinguer la kit-Kat ball dans la tête. Loin, très loin de ce que la production actuelle nous donne à écouter, Kinda nous balance direct un bon gros son groovy qui nous chope aux tripes et nous donne immédiatement des envies de bouger. Etrange sensation, même, que cette irrésistible poussée de bonne humeur qui nous submerge au fil des treize titres que comporte cet album. Certes, on sait depuis longtemps, depuis que les seigneurs du genre, James Brown, Sly and the family stone et autres Earth Wind and Fire ou Kool and the Gang, ont fait briller de mille feux flamboyants les quatre lettres du mot funk. C’est d’ailleurs le principal danger lorsque l’on s’attaque, petits français que nous sommes, à ce style musical. Comment s’insérer dans un courant aussi fort, aussi référencé, sans pour autant faire plat ou pire, sans donner l’impression de copier. De ce côté-là, aucun danger, Kinda maîtrise à la perfection ses gammes et sait rester original sans pour autant sortir des sentiers battus. Ici, tout au long des plages qui s’enchaînent en mettant du soleil dans nos yeux, le mot classique semble être la base. Pourtant, loin de desservir l’album, cela lui donne une force supplémentaire, lui ouvrant même le chemin des cœurs non friands de groove détonnant. Peu importe si, comme votre serviteur, vous n’êtes amateur de funk qu’à la marge, Kinda vous propose une ballade si enthousiasmante, si énergique et sincère, que vous ne pouvez qu’embarquer dans leur navire fougueux, fait de cuivres qui sonnent et de riffs qui cajolent, de voix qui enveloppent et de de vibrations ultra positives. Qui, même parmi les plus blasés, pourrait en effet refuser de faire le plein d’une musique énergisante, euphorisante même parfois, une musique qui donne envie de lever les bras et chanter à tue-tête dans un yaourt des plus parfaits ?… L’expérience est simple à réaliser, il suffit de se laisser porter par les mélodies chaudes de ce « Born to be funk » pour se sentir happé, entre « Hands up » et « Six million dollar man », par la puissance et la joie de vivre qui s’en dégagent. Alors, en cette fin d’été, finalement, on ne va pas se laisser prendre au piège du énième tube éphémère et superficiel, on va plutôt opter par la beauté et la force inouïe d’un ou deux titres, voire plus si affinités, funky en diable tirés de ce « Born to funk » merveilleux résumé de ce que devrait être tout le temps la musique : une machine à bonheur !
Kinda – « Born to be funk »
Kinda nous embarque en funkytude