Le Skeleton Band

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Le Skeleton Band dévoile son BD concert « La Castagne »

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Certains univers sont si riches, si fantasques et fantastiques, si éclectiques, qu’ils résistent furieusement à toute tentative de classification, de mise dans une petite boite bien pratique, bien utile. Le Skeleton Band, qui sévit depuis pas mal de temps dans nos contrées et bien au-delà, fait indubitablement partie de cette famille que l’on a bien du mal à ranger dans une case. Est-ce du rock ?… Oui, bien sûr mais pas totalement… De la folk ?… Absolument mais pas que… De la chanson réaliste ?… Un peu quand même… Du blues alors ?… Peut-être bien aussi oui !… Peu importe d’ailleurs car c’est là la grande force du Skeleton Band, de tracer sa route sur un chemin que peu ont emprunté avant et que peu parcourent aujourd’hui. Expérience sensitive entre toutes, plongée dans un univers mi cartoon mi cinématographique (l’un n’étant d’ailleurs pas totalement antagoniste de l’autre), le monde en perpétuel décalage d’Alex Jacob et sa petite bande nous enveloppe et nous envoûte, nous immerge dans des couleurs et des sonorités que ne renieraient ni Kusturica ni Lynch. Leur dernier album en date, « La Castagne », résume d’ailleurs bien cette propension à nous proposer quelque chose de différent. Ici les morceaux s’enchaînent et se parlent, se relaient pour au final former un tout d’une cohérence absolue. Si les héros de ces chansons sont cabossés, c’est pour mieux laisser libre cours à la musique de nous conter leur histoire tragi-comique, mieux nous embarquer dans un voyage au long cours dont on ne ressort que conquis.

Après avoir expérimenté les concerts conceptualisés avec comédiens et effeuilleuse, le groupe languedocien se pose au Médiator le temps d’une résidence histoire de nous offrir quelque chose d’encore plus visuel, encore plus fou, un BD concert pour nous livrer leur vision d’une « Sale besogne »… Kezako ?… Oh, d’un côté, cinq auteurs de bédé – Edmond Baudoin, Christoph Mueller, Jonathan Munoz, Jean-Luc Navette et Le Grilleur – qui composent par petites touches une œuvre visuelle collective parlant de notre humanité, de notre animalité, de ces coups que l’on donne et de ces torses que l’on bombe… De l’autre, le Skeleton Band qui se jette dans la bagarre pour mieux s’échapper de sa routine, de sa zone de confort musical pour se frotter aux images des autres, leur donner une sonorité, une musicalité inédite. De cet affrontement naîtra le beau, l’inouï, le surprenant, peut-être même, sûrement à n’en pas douter, l’étourdissant. De ces sons qui se mêlent aux images naîtra une étincelle qui, après avoir parcouru le cercle de nos émotions, formera une œuvre totalement hors norme, déroutante parfois, sublime tout le temps, un moment magique en rupture totale avec ce que l’on a l’habitude de voir, d’écouter, une expérience unique pour vibrer et ressentir une émotion à nulle autre pareille…

 

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